France Roy : Jeunes talents
Scène

France Roy : Jeunes talents

France Roy, répétitrice au Jeune Ballet du Québec, nous parle des projets qui occupent la compagnie cet été.

Ils terminent leur formation au sein de l’École supérieure de ballet contemporain de Montréal, ils finissent leur cégep et ils se frottent déjà aux exigences de la vie professionnelle au sein du Jeune Ballet du Québec (JBQ). Constituée en moyenne d’une quinzaine d’interprètes très majoritairement féminines, cette compagnie a de quoi faire des envieux dans le milieu de la danse: elle compte parmi celles qui partent le plus souvent en tournée, elle reçoit régulièrement des chorégraphes pour des créations personnalisées, et certains de ses membres ont parfois même la chance de bénéficier de périodes de résidence à l’étranger.

C’est d’ailleurs à l’occasion d’un séjour à Lyon que la création de Petits Propos, une pièce d’une dizaine de minutes, a été amorcée. Le chorégraphe français Michel Hallet Eghayan est venu la parfaire à Montréal. "C’est une gestuelle assez complexe pour les danseurs, confie France Roy, professeure de ballet à l’université et répétitrice au JBQ. Michel a pris des pas classiques, mais il empêche les interprètes de se sentir bien dedans en jouant sur les ruptures, la vitesse, les changements de points de gravité. C’est une pièce qui demande de se laisser aller énormément." Étude sur la dynamique du pas de deux, la chorégraphie est interprétée par les deux danseurs de la compagnie et trois danseuses.

En plus de combiner dans un même mouvement la rigueur du classique et l’abandon caractéristique d’une gestuelle plus contemporaine, l’oeuvre demande aux interprètes d’ajouter une touche de théâtralité. "Jouer sur les deux plans est ce qui fait le défi, mais aussi l’intérêt", commente France Roy, qui doit exécuter les mouvements pour comprendre physiquement à quelles difficultés sont confrontés ses élèves. De l’extérieur, le spectateur reconnaît un vocabulaire de type néoclassique doté d’une grande fluidité et d’une étrangeté qu’il a du mal à définir. "Quand la pièce est bien dansée, il y a quelque chose de magique, poursuit la répétitrice. J’ai l’impression de voyager dans des mondes différents. C’est une pièce dont on se demande à quelle époque elle a été créée. Ce n’est pas actuel, mais ce n’est pas passéiste non plus. L’interprète se demande toujours comment faire. La clé, c’est de revenir au corps."

Le programme de la soirée au Théâtre de Verdure comporte en tout sept oeuvres. Le JBQ reprendra Pietro, une pièce sensuelle créée l’an dernier par Kristen Cere, ex-danseuse de la compagnie aujourd’hui engagée dans la section junior du célèbre Nederlands Dans Theater. La reprise d’une pièce pour 12 danseurs intitulée Troisième souffle rappellera d’émouvants souvenirs aux plus âgés et donnera l’occasion aux plus jeunes de découvrir le style de Jean-Louis Morin, qui fut un danseur d’exception avant de devenir chorégraphe et de disparaître prématurément en 1995. Pour terminer, le Ballet Juvenil Universitario de Chile présentera quatre oeuvres inédites de la chorégraphe latino-américaine Hilda Riveros. Si la soirée vous plaît, joignez-vous à la foule du parc Émilie-Gamelin, le 1er août à 20 h. À l’occasion de Divers/Cité, le JBQ présentera, juste avant la projection du film Billy Elliot, Just Go!, une chorégraphie de Miguel Robles sur une musique de Steve Reich.

Les 24 et 25 juillet
Au Théâtre de Verdure
Voir calendrier Danse

Le 1er août
Au parc Émilie-Gamelin