25e Festival Juste pour rire : À gorge déployée
Le 25e Festival Juste pour rire vient à peine de se terminer que déjà sonne l’heure du bilan.
Cette année, l’équipe de Juste pour rire avait plus que jamais le coeur à la fête. Pour célébrer le quart de siècle du plus grand festival d’humour au monde, les organisateurs ont mis le paquet. D’imposantes têtes d’affiche, mais aussi une foule d’humoristes émergents ont tenu à prendre part à cette édition anniversaire. Malheureusement, certains d’entre eux, et non les moindres, n’ont pas tenu leurs promesses.
Lise Dion animait son premier gala. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle et ses invités ne donnaient pas dans la finesse. Le charismatique Jamel Debbouze a littéralement pris possession de l’immense scène de la Salle Wilfrid-Pelletier. Au coeur des brefs numéros de ses jeunes poulains, il y avait l’enchevêtrement délicat des us et coutumes de chaque peuple, des remarques particulièrement crues qui remettaient les grands conflits de notre monde en perspective. Les affres du succès, de la technologie et surtout de la vie de couple, voilà les sujets de prédilection de Gad Elmaleh. Adulé par son public, l’humoriste français a chanté, dansé, mimé et raconté avec une énergie peu commune. Malgré tout, son spectacle manquait d’esprit, de sarcasme et de profondeur. Si la mode est à l’humour engagé, Gad Elmaleh est sans nul doute un artiste à contre-courant. Il faut aussi dire que plusieurs admirateurs ont été choqués de constater que le spectacle n’était pas très différent de celui présenté l’an dernier sous un autre titre. Avec sa manière de rendre compte des bouleversements sociaux actuels, ses personnages si attachants et son jeu si convaincant, Anne Roumanoff a enchanté son public.
Entre les murs de L’Olympia, une salle qui ne convient d’ailleurs pas du tout au théâtre, Pierre Richard et Pierre Palmade ont défendu des personnages caricaturaux dans Pierre et fils, une pièce à sketchs truffée de blagues convenues et de clichés. Sur le fil bien mince d’une intrigue on ne peut plus prévisible, les deux grands comiques sont parvenus à ennuyer. Et puis, Franco Dragone a orchestré avec beaucoup de doigté un gala pas comme les autres, une soirée sexy aux performances époustouflantes animée par l’attachant Arturo Brachetti. Pour l’auteur de ces lignes, l’aventure ne pouvait mieux se terminer.
Pour prendre conscience du chemin parcouru par le Festival Juste pour rire depuis sa naissance en 1983, il faut se plonger dans l’ouvrage que Jean Beaunoyer vient de publier aux Éditions La Presse.