Eclyps : Au clair de la lune
Scène

Eclyps : Au clair de la lune

Eclyps, un spectacle qui exhorte à ne jamais cesser de rêver.

Au commencement était la forêt cosmique. Puis, des pommes de lumière se sont transformées en étoiles. Un sac de ces pommes a constitué la lune et une macération des fruits a insufflé la vie à ses habitants, les Sélénites. Mis en scène par le comédien Martin Larocque, Eclyps propose un voyage à travers la galaxie dans un spectacle mariant théâtre, danse et acrobatie. Il faut dire que les décors naturels (la forêt, la baie de Shawinigan) s’y prêtent très bien, sans parler des possibilités que présente l’amphithéâtre rotatif. Quant au ciel immense en arrière-plan, il facilite l’immersion dans le monde fabuleux de Bryan Perro, auteur de la célèbre série Amos Daragon.

Cette fois, il ne s’agit pas de marcher sur la Lune, mais plutôt de mettre le pied sur la Terre. Le temps presse: dans 29 jours, 12 heures, 4 minutes et 12 secondes exactement, la Lune est vouée à son extinction, à sa propre éclipse. Tout ça parce qu’un enfant (Sacha Larocque) a cessé de croire aux Sélénites. Guidé par l’enfant devenu vieillard (Jean Laprise), le spectateur est témoin des multiples péripéties des Sélénites vers la planète bleue, à l’instigation d’une bourrue mais attachante princesse, Claire de la Lune (Renée Houle). À l’image de Kosmogonia, Eclyps offre une explication à l’origine du cosmos. Cette fois, plutôt que de s’embarrasser d’une lourde mythologie lunaire, le spectacle livre une fable légère et divertissante où les effets spéciaux ne sont pas ménagés pour entraîner l’auditoire dans un autre monde.

Habité par le clownesque du début à la fin, le spectacle d’une durée de 90 minutes pèche parfois par excès d’autodérision. Certains passages, trop longs, essoufflent l’histoire. Comme ce retour dans les années 50 à la manière de Grease. Qu’à cela ne tienne, le charme du merveilleux opère et on se laisse entraîner de la Terre à la Lune par des Sélénites versant toujours plus dans l’absurde, ceux-ci allant jusqu’à se transformer en chorale gospel au moment du happy end. Pour vivre pleinement l’expérience, vous êtes priés de laisser votre scepticisme au vestiaire et d’enfiler votre coeur d’astronaute.

Jusqu’au 25 août
À la Cité de l’énergie de Shawinigan