Les Fourberies de Scapin : Le triomphe de l’amour
Les Fourberies de Scapin, un premier Molière en plein air pour le Théâtre Répercussion.
Après s’être approprié de nombreuses pièces de Shakespeare, le Théâtre Répercussion s’attaque pour la première fois cet été à un Molière: Les Fourberies de Scapin. Présentée en français et en anglais aux quatre coins de la Métropole, la comédie est dirigée par Amanda Kellock, une comédienne qui a souvent collaboré avec la compagnie fondée il y a bientôt 20 ans. Dimanche soir dernier, au parc Westmount, la représentation a attiré une foule considérable, et ce, même si le spectacle était présenté dans la langue de Molière.
Rappelons l’intrigue de la pièce créée en 1671. Octave s’est marié en secret avec Hyacinte, une jeune fille pauvre au passé mystérieux. Quant à Léandre, il est tombé amoureux de Zerbinette, une Égyptienne. Lorsque les pères, Argante et Géronte, rentrent de voyage avec des projets de mariage pour leurs enfants, ces derniers sont dans l’embarras. Heureusement, Scapin, le valet de Léandre, s’engage à tout arranger. Expert dans le maniement du mensonge, le fourbe parvient à soutirer aux pères l’argent nécessaire pour faire triompher l’amour et la jeunesse. À cette trame, la mise en scène d’Amanda Kellock apporte quelques modifications importantes, des choix plus que discutables qui sont de surcroît endossés par une distribution inégale. Tout d’abord, Monsieur Géronte devient Madame Géronte. Heureusement, Édith Arvisais donne assez de fantaisie à son personnage pour nous faire avaler la pilule. Difficile également d’expliquer pourquoi Octave est incarné par une femme (Amelia Sargisson, particulièrement fausse) et Hyacinte, par un homme (Florian Hutter, pâle). En Zerbinette, Jessica B. Hill insupporte et, dans les habits d’Argante, Sylvain Dessureault manque franchement d’aplomb.
Heureusement, François Arnaud (Léandre) a beaucoup de présence, du caractère et une voix qui porte. Dans le rôle de Silvestre, le valet d’Octave, Jean-Simon Traversy insuffle beaucoup de rythme et de drôlerie à la représentation. Une chance qu’il est de la partie. Bien que fringant, le Scapin de Mikel Mroué manque d’aisance langagière. C’est probablement une question de langue maternelle, mais dans sa bouche, tous les mots semblent avoir la même valeur. En fin de compte, ce spectacle aura peut-être servi à démontrer que le répertoire de Shakespeare convient mieux au Théâtre Répercussion que celui de Molière.
Jusqu’au 19 août
Dans les parcs de la ville de Montréal
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