Rachid Badouri : Du front tout le tour de la tête
Scène

Rachid Badouri : Du front tout le tour de la tête

Depuis quelques jours, l’humoriste Rachid Badouri rode son premier one man show au Vieux Clocher de Magog.

Élégamment vêtu, ses initiales brodées sur le col de sa chemise, Rachid Badouri se prête au jeu de l’entrevue avec grâce et entrain. En 2005, le jeune trentenaire faisait une entrée fracassante dans le monde de l’humour. Lors d’un gala Juste pour rire, il lança: "Bonjour! Mon nom est Rachid Badouri. Je suis Québécois d’origine arabe." Au silence glacial qui suivit, il rétorqua tout de go: "Ça te casse un gala, ça!" Et le public de l’applaudir et de tomber sous le charme de ce nouveau venu.

D’origine marocaine, en réalité, Badouri se sent tout fébrile à l’idée de présenter son spectacle dans la mythique salle du Vieux Clocher de Magog. Il a même rodé son rodage dans quelques petites salles, question de livrer un show bien prêt. Entouré de Christian Viau et Pierre Prince aux textes et de Guy Lévesque à la mise en scène, Badouri propose un humour physique. Il bouge tant que le micro traditionnel, très peu pour lui: il lui faut un micro-casque. "J’ai besoin de mes mains, de mes jambes, de mon corps, de ma bouche."

Le personnage de son père revient de façon récurrente dans le spectacle, où il aborde toutes sortes de sujets, comme les jobs qu’il a déjà occupés. "Agent de bord, animateur de mariage, tueur à gages (!), vendeur chez Future Shop", énumère-t-il en précisant l’épellation du dernier emploi: "c-r-o-s-s-e-u-r". Connu comme humoriste de couleur, Rachid Badouri ne tombe pas pour autant dans la critique sociale. "Je reste dans le bonbon, dans le sucré. C’est plus ça, mon univers." Ses origines lui font tout de même aborder des sujets à caractère ethnoculturel, comme son premier voyage au Maroc, à 16 ans – "Je cherchais le McDo" -, et l’intégration de son père au Québec.

Et quand il raconte son implication dans une soirée-bénéfice pour LEUCAN, on comprend qu’il y a de meilleurs endroits que la scène pour s’engager dans des causes sociales. En animant un encan de bonbons, il a réussi à amasser beaucoup de sous: des centaines de milliers de dollars en fait. Et en déboursant de sa poche pour offrir un toutou à un petit garçon très malade, il a eu droit à la plus belle des récompenses. Un retentissant: "Je t’oublierai jamais!" lancé par le petit bonhomme. Parions que par l’entremise du rire, il saura se tracer un chemin dans d’autres coeurs.

Du mardi au samedi, jusqu’au 25 août
Et du 30 août au 2 septembre
Au Vieux Clocher de Magog
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