La 4e saison de la Carte Premières : À la carte
La 4e saison de la Carte Premières, particulièrement copieuse, ne risque pas de vous laisser sur votre appétit.
Ces jours-ci, Marcelle Dubois et David Lavoie, respectivement coordonatrice artistique et directeur général de la Carte Premières, ont une foule de bonnes nouvelles à partager. Tout d’abord, les conclusions d’une récente étude sur l’impact de la Carte dans l’écologie théâtrale montréalaise sont des plus réjouissantes. Ensuite, la saison 2007-2008 est plus rondelette que jamais. Finalement, le Red Light, le happening annuel où les compagnies membres donnent un avant-goût de leurs créations, s’annonce particulièrement charnu et festif.
Rappelons que pour la modique somme de 20 $ (25 $, tarif équitable), l’abonné de la Carte Premières obtient un rabais de 50 % sur le prix régulier d’un billet pour les premières représentations. Née pour répondre à un besoin criant dans le milieu théâtral, c’est-à-dire pallier le manque de visibilité des compagnies autoproduisant un spectacle et le faible taux d’occupation des salles qui en résulte, la Carte Premières est un outil de promotion et de développement de public particulièrement original. Quatre ans après sa naissance, la Carte est bien installée dans le paysage. Comme le tour de taille du cochon qui sert de mascotte au projet, le nombre de spectacles inscrits ne cesse de croître. De 15 productions la première saison, l’offre est passée à 22, puis à 33. Cette saison, ce sont 38 spectacles et 2 festivals (Les Trois Jours de Casteliers et Le Festival du Jamais Lu) qui sont offerts. Quant au nombre d’abonnés, il est passé de 118 à 352, puis à 486 l’an dernier.
Pour évaluer concrètement les effets de la Carte Premières, ses administrateurs ont réalisé il y a peu un sondage par Internet auprès de 138 abonnés, soit 28,75 % du total des abonnés de 2006-2007. Parmi les réjouissantes conclusions de l’enquête, on constate un réel développement de public. En effet, 7 % des abonnés interrogés affirment qu’ils ne fréquentaient pas le théâtre avant d’adhérer au principe de la Carte Premières. En somme, tous les actants du milieu théâtral – artistes, gérants des salles, spectateurs – y trouvent leur compte.
UN BUFFET BIEN GARNI
La saison 2007-2008 de la Carte Premières regroupe 38 spectacles. Parmi ces productions, une vingtaine prendront l’affiche cet automne. À La Petite Licorne, Frédéric Blanchette reprend Trains fantômes, un émouvant solo de Mansel Robinson, et Marie-Hélène Racicot crée Au-delà du voile, une pièce de Slimane Benaïssa à propos d’intégrisme religieux. À l’Espace Geordie, Michel-Maxime Legault (qui avait si bien revisité Kvetch en février dernier) s’attaque à la Rhapsodie-béton de Georges Michel, Jean-François Poirier livre sa vision des Quatre morts de Marie, une pièce de Carole Fréchette créée en 1998, et Jean-François Boisvenue, des Indigestes, nous met Une pomme en pleine gueule.
À la Salle Jean-Claude Germain, l’Acadienne Anne-Marie White offre Écume, une oeuvre dont la forme chorégraphique évoque les humeurs de l’océan, le Théâtre I.N.K. dévoile Roche, papier, couteau…, sa troisième création, et Patrice Coquereau dirige la joyeuse bande du Théâtre de la zone grise dans Lucidité passagère, une pièce où la réalité frappe comme un coup de poing sur la gueule. Au Théâtre de l’Esquisse, Marie Charlebois signe la mise en scène de Bonne nuit, je pars, une pièce de Marsha Norman. À la Salle Fred-Barry, Paola de Paola dirige Gilles Pelletier dans Conquérant de l’inutile d’Andrée Frappier, Benoît Vermeulen crée, avec un groupe de finissants du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, Tendres totems et croquis cruels, la nouvelle pièce de Francis Monty, Peter Batakliev dirige et joue La Dernière nuit de Socrate, et Manon Lussier signe, avec les finissants du Cégep de Saint-Hyacinthe, un hommage à Valère Novarina.
Au Prospero, Martin Desgagné s’approprie Laine sans mouton, un nouveau (!) texte de Jean-François Caron. À La Chapelle, Patrice Dubois met en scène Texas, une pièce de François Létourneau. Au Théâtre Sainte-Catherine, Luce Pelletier dirige des nouvelles venues dans Eva, Gloria, Anna, Léa, un texte de Jean-Marie Piemme. À l’Union Française, Sébastien Guindon nous amène en 2143 avec Alpha du Centaure. À la Salle d’Auteuil du Gesù, Vincent Brillant-Giroux propose un intrigant solo: Rencontre illégale avec un robot artiste. Au Théâtre Mainline, Cécile Assayag met en scène La villa/La vie-là, un texte de Marc Israël-Le Pelletier sur le deuil.
Pour vous mettre sous la dent des fragments de la plupart de ces spectacles, prenez part au parcours théâtral annuel de la Carte Premières, le Red Light. C’est un rendez-vous, gratuit, les 17 et 18 août au Monument-National. Info: www.cartepremieres.com. Rés.: 514 844-1811.