Théâtre du Beau Risque : Risques calculés
Scène

Théâtre du Beau Risque : Risques calculés

Pour sa première production en Estrie, le Théâtre du Beau Risque a choisi de monter La Leçon d’Ionesco au Théâtre La Marjolaine. Rencontre avec le directeur artistique, Claude Jutras.

Originaire d’Asbestos, Claude Jutras a vécu plusieurs années dans la région de l’Outaouais avant de revenir s’installer en Estrie, où il a déménagé sa compagnie avec lui.

Son approche consiste à monter des pièces avec des comédiens non professionnels qui participent à des ateliers qu’il anime. L’homme de théâtre, qui apprécie le naturel des acteurs amateurs, travaille souvent avec des adolescents. "J’adore le travail avec les jeunes, affirme-t-il. Ils se jettent à l’eau et ne demandent pas si elle est froide." Il ouvre aussi la porte aux gens désireux d’en connaître plus sur la technique entourant le théâtre. Plusieurs de ses élèves ont d’ailleurs poursuivi un cheminement professionnel dans le domaine, non seulement en jeu, mais à titre de maquilleurs ou de décorateurs.

Pour La Leçon, il a fait appel à Michel Frémont (le professeur), Valérie Bornet (la bonne) et Élisabeth Viens-Brouillard, qu’il a recrutée à l’école secondaire La Ruche et qu’il avait vue jouer dans Alice au pays des merveilles. "Elle a une façon d’utiliser ses pieds, un équilibre, une façon de bouger… En général, les jeunes comédiens ont de la difficulté avec leurs jambes. Elle, elle est non seulement "groundée", mais expressive. C’est une des bonnes élèves que j’ai vues."

Les comédiens joueront dans un décor tout blanc, entièrement fabriqué en papier. "Les vêtements sont faits en papier, les chaises et certains meubles sont recouverts de papier", explique Claude Jutras. Deux petites pièces sont présentées avant le programme principal: Les Salutations et La jeune fille à marier, deux courts textes d’Ionesco encore jamais montés au Canada. Les Salutations seront interprétées par trois élèves de La Ruche. "Ils sont excellents!" affirme le metteur en scène. Après les représentations, le public est invité à rester pour discuter avec l’équipe. "Pour que les gens se réapproprient le théâtre", souligne-t-il.

Et le Beau Risque, ça vient d’où? "Je choisis toujours des textes audacieux, pas faciles pour les comédiens et l’équipe technique", répond Claude Jutras. Il a même déjà confié le rôle de MacBeth à un jeune de 15 ans! L’an prochain, il prévoit monter Mowgli de Patrick Quintal. Un show pour la famille qu’il pense bien présenter dans des parcs.

Les 31 août, 1er, 2 et 3 septembre à 20 h
Au Théâtre La Marjolaine
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