Eddy McGuire : Fait en Chine
Scène

Eddy McGuire : Fait en Chine

Eddy McGuire veut faire découvrir le meilleur de la Chine dans le spectacle Jungua – Descendants du dragon. Un divertissement explosif qui marie la grâce d’acrobates chinoises à la fougue de moines pratiquant le kung-fu.

Quand le bouddhisme s’est propagé en Chine, la condition physique des moines du temple Shaolin souffrait tellement des longues stations assises que leur maître conçut pour eux une série d’exercices pour les remettre en forme. "Au fil des siècles, les temples ont subi diverses agressions, explique Eddy McGuire, coproducteur, directeur artistique et metteur en scène du spectacle. Ce qui était au départ un exercice de méditation est devenu un art martial appelé le kung-fu, et les moines zen se sont divisés en deux groupes: les religieux et les guerriers."

Une quinzaine de siècles plus tard, les voilà qui triomphent sur les scènes du monde, investis, dit-on, du mandat de diffuser leur ancestrale culture au-delà des frontières en se livrant à d’impressionnantes scènes de combats, à des démonstrations d’armes traditionnelles, et à des exercices de concentration leur permettant de s’allonger, sans sourciller, sur des planches à clous et de résister à l’assaut de lances ainsi qu’à la violence de coups frappés avec des pierres ou des barres d’acier. "J’adore ce que font les moines Shaolin, mais quand la coproductrice, Yan Yan Zhao, m’a proposé de monter un spectacle avec eux, j’ai pensé que ça ne suffisait pas pour 90 minutes, raconte l’ancien clown et artiste de rue. C’est trop répétitif, et c’est très masculin. Nous avons donc ajouté du féminin avec des acrobaties aériennes, des contorsions, des équilibres sur les mains et des danses traditionnelles." Quatre femmes de la troupe Imperial Acrobats of China partagent donc la scène avec huit moines.

D’emblée, l’objectif d’Eddy McGuire était de présenter un condensé de culture chinoise sous forme de grand divertissement. Même s’il travaille quasi exclusivement avec des Chinois et qu’il a créé le spectacle à Beijing, il s’est débarrassé de tout ce qui pourrait ennuyer un public occidental. "La chose la plus importante est la musique traditionnelle chinoise qui ne convient pas à nos oreilles d’Occidentaux, affirme l’États-Unien qui a longtemps diverti le public des casinos de Las Vegas et de Reno. Aussi, bon nombre de danseurs traditionnels ne dansent pas sur la musique, et cela ne nous distrait pas autant que ça le devrait."

Empreinte de sonorités asiatiques, la bande sonore du Québécois Scott Price est conçue pour susciter l’émotion tout en intensifiant le rythme soutenu du spectacle où le kung-fu a aussi été écrémé de ce qui n’était pas jugé suffisamment divertissant. "Je voulais créer un microcosme qui permette d’apprécier les merveilles de la culture chinoise, poursuit Eddy McGuire. Les Américains sont fiers de leur pays, mais la plupart d’entre eux ne voyagent jamais et se fichent complètement de savoir ce qui se passe ailleurs. Si je peux leur donner une occasion d’apprécier une autre culture et son peuple, c’est une bonne chose. Car il y a des gens formidables partout dans le monde." Le plus bel enseignement que le producteur a personnellement tiré de l’expérience? "J’ai appris qu’il ne faut jamais s’accrocher à ses préjugés. J’avais imaginé que les Chinois détesteraient le spectacle et, au contraire, ils l’ont adoré."

Jusqu’au 30 septembre
À la TOHU
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