Michel Beaulac : Mascarade
Michel Beaulac entreprend sa première saison à la direction artistique de l’Opéra de Montréal avec Un ballo in maschera, de Giuseppe Verdi.
On le sait, l’Opéra de Montréal a récemment traversé une période difficile qui l’a forcé à rationaliser au maximum ses opérations. Après s’être départie de la moitié de son personnel, entre autres mesures, la compagnie bouclait sa 27e saison avec le plus gros surplus de son histoire! Le nouveau directeur artistique Michel Beaulac commente: "Il y a eu d’énormes sacrifices, bien sûr, et chaque personne qui est demeurée dans l’équipe a doublé, voire triplé sa tâche."
C’est justement parmi le personnel en place que l’on a trouvé le meilleur candidat possible pour la direction artistique: depuis 1989, il est passé des communications à la scénographie, et occupe depuis 1997 le poste d’administrateur artistique; bref, il sait combien coûte un spectacle! "J’ai accepté le poste avec beaucoup d’humilité en réalisant que mes expériences passées faisaient de moi le candidat idéal à ce moment-ci de l’histoire de la compagnie. Notre passé récent a vraiment resserré les liens; on est maintenant une petite équipe, mais qui est très efficace!"
La situation de redressement financier force la compagnie à une certaine prudence au plan artistique, mais les amateurs ne seront pas fâchés de revoir cette saison Madame Butterfly de Puccini, par exemple. "Au niveau du répertoire, explique Michel Beaulac, c’est aussi connu que Pavarotti, ce qui n’est pas le cas d’Un bal masqué, qui est surtout connu des véritables amateurs. La dernière fois que nous l’avons présenté, c’était en 1990, et de plus, comme il s’agit d’une nouvelle production, pour notre public, c’est pratiquement comme si on le présentait pour la première fois."
Comme ce mélodrame en trois actes de Verdi est un peu moins connu que ses grands opéras (La Traviata ou Aïda, par exemple), on n’a pas lésiné afin de rassembler une distribution pour le moins invitante. "Uniquement sur le plan vocal, explique le directeur artistique, je vous assure que ce sera exceptionnel! Durant les répétitions, on est tous cloués à notre fauteuil tellement ce sont des voix d’envergure. On est heureux de retrouver Manon Feubel (Amelia), que j’ai déjà invitée deux fois au Gala de l’Opéra; le baryton américain Gordon Hawkins a fait le rôle de Silvano aux côtés de Pavarotti, et le voici maintenant dans celui de Renato; quant au ténor canadien Richard Margison, il chante en Gustave III le rôle de sa carrière, celui qu’il a le plus souvent chanté et qui lui convient le mieux. Il y a encore la soprano québécoise Pascale Beaudin, qui était notre Zerlina l’année dernière et qui enfile ici le pantalon du page Oscar, et la mezzo-soprano américaine Marianne Cornetti en Ulrica."
Ce triangle amoureux avec meurtre à la clé se déroulera dans une nouvelle scénographie de Jean Bard, aux couleurs très chaudes rehaussées par des éclairages de Matthieu Gourd, dans des costumes empruntés au Memphis Opera, et selon une mise en scène de l’États-Unien Stanley M. Garner. Enfin, l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal et le Choeur de l’Opéra de Montréal seront sous la direction de Gregory Vajda.
Du 22 septembre au 4 octobre
À la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
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