Théâtre catastrophe : Information-spectacle
La fin du monde concoctée par la bande du Théâtre catastrophe amuse sans rassasier.
Au Nouveau Théâtre Expérimental, Alexis Martin et Daniel Brière ont demandé à Maryvonne Cyr, Étienne Lepage, Emmanuel Reichenbach et Catherine Vidal d’écrire, mettre en scène et interpréter un spectacle portant sur l’environnement. Le résultat, Théâtre catastrophe, charme par son côté ludique et imaginatif. Les jeunes créateurs ont imaginé le retour sur Terre de Pure 2, un conteneur chargé de substances polluantes que d’éminents scientifiques auraient envoyé dans l’espace, il y a plusieurs années, afin de sauver la planète. La collision entre le conteneur et la surface de la Terre doit provoquer l’échappement d’un nuage toxique. Résultat? La fin du monde!
La soirée débute à l’extérieur, où les comédiens incarnent avec justesse des journalistes de la station de nouvelles Vision-Télé, chargés de nous accompagner en ce soir d’hécatombe. Environnement sonore apocalyptique, grillages et chats effrayés du voisinage se mêlent à l’action. Tout à coup, une voiture arrive. Un collègue de l’escouade Vision-Télé (Martin Dion) est en retard. Sa coéquipière (Marika Lhoumeau) l’engueule vertement et s’affaire à décharger l’automobile remplie d’objets inusités. On attend un punch… puis rien. Le public est alors invité à pénétrer dans les locaux d’Espace Libre – transformés en studios télés – pour assister à la diffusion en direct du dernier bulletin de nouvelles de l’humanité! Là, une journaliste nous parle en duplex de Calcutta (où le conteneur doit atterrir), un reporter nous décrit l’ambiance apocalyptique du centre-ville de Montréal, et quelques spécialistes commentent la situation. Plusieurs comédiens tels que Paul Savoie, Benoît Dagenais et Erwin Weche apparaissent dans ces vidéos qui provoquent des fous rires.
Les quatre créateurs, qui poussent la farce jusqu’à inclure du temps publicitaire au cours de l’émission (pendant les annonces, Maryvonne Cyr divertit le public à coups de bonnes blagues), dénoncent avec cynisme l’omniprésence de l’information-spectacle. Bien sûr, on rigole, on se questionne et on se laisse envahir par une petite angoisse de fin du monde, mais on se dit que le thème environnemental, filon riche s’il en est, aurait pu être mieux exploité.
Jusqu’au 29 septembre
À Espace Libre
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