Édith Cochrane et Martin Drainville : Le match des étoiles
Pour célébrer ses 30 ans, la Ligue Nationale d’Improvisation organise le Tournoi des étoiles, une rencontre entre champions de toutes générations. Entretien avec Édith Cochrane et Martin Drainville.
Le 21 octobre 1977, Robert Gravel et Yvon Leduc mettaient au monde – par l’entremise du Théâtre Expérimental de Montréal – une nouvelle expérience théâtrale s’inspirant des règles du hockey. Trois décennies plus tard, on peut dire que la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI), devenue une véritable institution, a participé à l’éclosion d’une foule de ligues d’improvisation en Europe. Pour souligner toutes ces années d’audace et de fous rires, Leduc a eu l’idée de regrouper 16 virtuoses de l’improvisation, des joueurs qui, tous récipiendaires d’au moins un trophée, ont marqué l’histoire de la LNI.
Le concept est simple: les joueurs doivent s’affronter dans un tournoi à simple élimination, le gagnant de chaque match accédant à la ronde suivante jusqu’à ce qu’un des participants remporte la finale. Dans ce combat ludique de "un contre un", les couples seront notamment formés de Pierrette Robitaille et Vincent Bolduc, Marcel Leboeuf et Sophie Cadieux, ainsi que de Martin Drainville et Édith Cochrane. Ces deux derniers retrouvent leurs chandails expressément pour l’occasion. "J’ai hâte et j’ai peur! lance Drainville. Mais ça me sécurise de jouer avec Édith. Je sais qu’on risque d’aller improviser dans des zones que j’aime. Le plus grand défi dans l’impro, c’est de se surprendre soi-même et de résister aux facilités et aux trucs qu’on a développés. C’est comme ça qu’on arrive à cet état de grâce où les mots viennent d’eux-mêmes." Cochrane acquiesce et renchérit: "C’est en étant vierge et en embarquant dans l’univers de l’autre qu’on arrive à sortir des sentiers battus."
La jeune femme de 30 ans, future maman, trépigne d’impatience à l’idée de participer à cette joute. "Les premières fois où j’ai vu jouer Martin, j’étais ti-cul. Je regardais l’impro à la télé, en Abitibi, dans mon sous-sol. Jamais je n’aurais pu m’imaginer qu’un jour je jouerais d’égal à égal avec lui!" Un des buts premiers de ce tournoi est justement de favoriser un face-à-face entre joueurs de différentes générations. "Je vois cela comme un échange riche, dit Cochrane. Tout le monde va apprendre, découvrir."
Même s’ils n’ont pas souvenir de s’être un jour retrouvés ensemble sur la patinoire, une grande affection lie incontestablement les deux comédiens. Tous deux accordent une grande importance à la complicité dans le jeu. "Le sentiment d’appartenance à une équipe, c’est aussi beau et même plus que la performance individuelle ou la notoriété personnelle", estime Drainville. "Tu ne fais pas long feu si ton but est de briller tout seul, ajoute Cochrane. Dans ce tournoi, on a la chance de rencontrer un bon joueur pendant plus de 35 minutes. Il faut miser sur la complicité." En terminant, Drainville y va d’une déclaration d’amour. "Pour moi, cet événement est une façon de dire merci à la LNI qui a apporté – à moi et au milieu théâtral québécois – une délinquance. Un côté hors cadre. Sans la LNI, je ne ferais pas ce métier et j’ai de la misère à imaginer ce qu’aurait pu être ma vie sans ça."
Du 12 au 20 octobre
Au Medley
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