François St-Martin : Le grand saut
François St-Martin, après un an et des poussières à roder son one man show à Shawinigan, s’attaque ni plus ni moins au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières.
Avec son crâne rasé et son air malicieux, François St-Martin a un je-ne-sais-quoi de Martin Matte. La comparaison s’arrête là cependant. Car plutôt que de tomber dans la surenchère et l’égocentrisme, l’humoriste shawiniganais s’amuse à partager ses fines observations de la vie quotidienne.
Pour une première fois, celui qui occupe aussi le poste d’agent de communication à la Corporation culturelle de Shawinigan présente son one man show à l’extérieur de son patelin d’origine. D’entrée de jeu, il signale que la production a pris du muscle depuis ses débuts. "Il y a carrément de nouveaux numéros et un peu de projection vidéo, ce qu’il n’y avait pas avant. Aussi, que tu le veuilles ou non, il y a des numéros qui changent au fil du temps parce qu’il y a des blagues d’actualité qui passent date. Il n’y a pas d’allusions au juge Gomery dans le show de Trois-Rivières, mais on parle des algues bleues." Il note qu’il a également revu son entrée en matière: "Le spectacle s’appelle Double Personnalité, et c’est plus expliqué!"
Contrairement à bon nombre d’humoristes, François St-Martin ne sacre pas sur scène. Il avoue d’ailleurs que les (rares) blagues plus salées de son spectacle lui ont donné quelques sueurs lors des premières représentations. Pourquoi ? Est-ce parce qu’il sent une certaine pression du fait qu’il mène de front une seconde carrière exigeant davantage de sobriété? "Je vais aussi loin que j’ai le goût d’aller, signale-t-il. Mais je n’essaye pas de faire de la controverse."
Comme il travaille dans le milieu culturel, le Shawiniganais admet être très lucide en ce qui concerne le show-business. "Je vois ça de l’intérieur, comment ça marche la production d’un spectacle, la tournée, les relations et tout ça. Mais ça me montre aussi la difficulté des gens de la relève", dit-il. Car en humour, il n’existe pas de zone grise, soit on nage en pleine lumière, soit on reste dans l’ombre. Il n’y a pas de place pour les "artistes passablement connus". "Un des moyens que j’ai trouvés pour me faire connaître, c’est de faire de petites vidéos. J’en ai réalisé entre autres sur le site de Juste pour rire, et cette collaboration va super bien. Il y avait YouTube, mais ça se perd dans les méandres… Et ça m’a fait une bonne activité pour mon congé de paternité, car je ne pouvais pas sortir de chez nous!" s’exclame celui qui prévoit taquiner tranquillement le public québécois et montréalais après sa rentrée trifluvienne. "Je n’ai pas de but ultime, souligne-t-il. Quand j’ai commencé à faire de l’humour, c’était par plaisir. J’aimerais un jour m’y consacrer, c’est ma seule certitude."
Le 20 octobre à 20h
Au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières
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Guy Nantel, Les 2 François