Rachid Badouri : Bonne impression
Scène

Rachid Badouri : Bonne impression

Avec son premier spectacle, Arrête ton cinéma!, Rachid Badouri soulève littéralement la foule. C’est ce qu’on appelle faire une bonne première impression.

Rachid Badouri n’avait pas eu le temps de marcher jusqu’au devant de la scène que le public était déjà debout. Le 9 octobre, au Théâtre St-Denis 1, on n’avait pas l’impression d’assister au premier spectacle solo d’un jeune humoriste, mais à celui, bien huilé, d’un artiste accompli.

Depuis sa première apparition sur scène, en 2005, dans un spectacle de Louis-José Houde, Badouri s’est mérité la sympathie d’un public qui affectionne tout particulièrement ses talents de danseur et sa façon de raconter son enfance à Laval dans une famille d’origine marocaine. Comment ne pas rire quand il nous avoue qu’à l’école ses seuls amis étaient un Noir et un roux? On s’en rend compte rapidement, l’humoriste aime l’action. Il est chaleureux et très à l’aise avec son corps. Au lieu de s’embarrasser de monologues sur ses expériences de vie et son opinion sur les sujets de l’heure, il opte pour un numéro de danse ou une imitation bien sentie.

Ainsi, lorsqu’il parle des différentes phases de son adolescence – les périodes Michael Jackson, fresh et gino – Rachid se lance dans d’étonnantes chorégraphies qui soulèvent la foule à tout coup. Et que dire de cette première visite à La Ronde avec une jolie Vietnamienne? Disons seulement que l’humoriste ne montera plus jamais dans le Goliath! On retient aussi le numéro sur les super-héros, qu’il aborde à nouveau en seconde partie de spectacle. En bon improvisateur, Badouri utilise plusieurs fois certains punchs, qui deviennent ainsi des running gags entre lui et le public. Quand il raconte son premier voyage au Maroc et nous demande d’imaginer un super-héros marocain vêtu d’une tunique, on se dit qu’en effet, ce ne serait pas commode.

Même si l’on peut lui reprocher d’étirer la sauce en seconde partie, on s’amuse plus que jamais lorsqu’il imite une poule et raconte que les toilettes turques ne sont pas très pratiques. C’est aussi à ce moment qu’il se lance dans un numéro sur ses acteurs fétiches: Sylvester Stallone, Bruce Willis et Eddie Murphy. Entre une chorégraphie et une scène digne d’un film d’action, il faut avouer que l’humoriste clôt son spectacle pour ainsi dire sans faux pas.