Dena Davida : Jeunesse d’aujourd’hui

Avant, la série s’intitulait "Danses urbaines". Les cinq créateurs programmés cette année ne se reconnaissant pas dans cette étiquette, ils lui ont préféré "Generation versatile", traduite par "Génération bigarrée". "Nous avons eu un remue-méninges de deux heures avec les chorégraphes, dont il est ressorti qu’il y a chez eux une volonté de pouvoir tout faire avec le corps, explique Dena Davida, directrice générale et artistique de Tangente. Ils ont tous plusieurs types d’entraînement et de multiples sources d’inspiration chorégraphique, pas juste le breakdance ou le hula hoop."

Deux pièces sont présentées dans la première semaine de la programmation. Benjamin Read et Sophie Dalès ont concocté Le Poulet contre la société, une oeuvre provocatrice qui allie danse, théâtre et vidéo pour une critique épicée du monde contemporain. Signée Ahmed Khemis, Algérien élevé en Tunisie et désormais basé en France, Voyage de poussières est la troisième note arabisante dans l’automne de Tangente. La programmatrice a découvert Khemis parmi les 15 artistes des Repérages de danse à Lille. "C’est LA pièce qui m’a éblouie, s’exclame Davida. Je me suis dit qu’il fallait absolument que le public montréalais la voie. L’esthétique de ce chorégraphe est très singulière dans le mélange des genres et c’est aussi un poète qui écrit des textes."

La seconde semaine offre un programme de trois courtes pièces. Le duo de Julia Gutsik et Raul Guevara, de la compagnie 4EverFresh, est un exemple fort du breakdance contemporain. Celui créé par Rebecca Halls donne un aperçu de la vigueur du renouveau du hula hoop, un genre dont la vague parcourt, paraît-il, le Canada, de Terre-Neuve à Vancouver. Quant à Patricia Iraola, elle clôture la soirée avec un Text Messaging au cours duquel le public, c’est une grande première, sera autorisé à envoyer des messages sur son téléphone portable pour parler du spectacle. "C’est un projet-pilote, déclare Davida en riant. J’ai observé que c’était comme ça que les jeunes se rassemblaient."

Hauts en couleur et chargés d’énergie, ces deux programmes réuniront un public aussi diversifié que les créations qu’ils présentent. Pour Dena Davida, ils reflètent la nécessité d’offrir un espace d’expression à ceux qui créent des ponts entre le contemporain et d’autres styles de danse.

Du 25 au 28 octobre et du 1er au 4 novembre
À Tangente
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