Gilles Pelletier : Rencontre au sommet
Scène

Gilles Pelletier : Rencontre au sommet

Gilles Pelletier est en vedette dans Conquérant de l’inutile, une pièce d’André Frappier, mise en scène par Paolo de Paola.

À 82 ans, Gilles Pelletier fait encore partie intégrante du paysage télévisuel et théâtral du Québec. Ces jours-ci, il incarne le personnage principal de Conquérant de l’inutile, une pièce d’André Frappier, directeur du Théâtre du Vertige, mise en scène par Paolo de Paola. Fabien (Gilles Pelletier), un alpiniste à la retraite isolé dans un chalet de Charlevoix, reçoit la visite de son petit-fils Judes (Sébastien Frappier), un acteur dans la trentaine. Ensemble, ils plongeront dans les souvenirs d’enfance de Judes et retraceront les étapes marquantes d’une vertigineuse et héroïque ascension qui a conduit le grand-père, 30 ans plus tôt, à gravir le Cerro Torre, l’un des sommets les plus inaccessibles du monde, situé en Patagonie. Fabien s’était alors lancé le plus grand défi de sa vie pour se confronter à ses propres limites.

"Se dépasser soi-même est une cause fondamentalement narcissique, donc parfaitement inutile, explique Pelletier. Mais c’est la découverte de cette inutilité qui fait que cet homme-là ne sera plus jamais le même. Après son ascension, il va tenter, pendant 15 ans, de sauver une tribu de nomades patagoniens, les Alakalufs." Le comédien a lu cette pièce il y a deux ans, après que son auteur la lui ait fait parvenir. "J’ai été frappé par les possibilités qui s’offraient à un acteur dans ce rôle-là. La solitude du personnage m’a marqué, ainsi que le fait qu’il soit obligé de se poser des défis comme ceux-là pour se donner de la valeur".

À travers cette quête de l’absolu et une incursion dans le monde de l’escalade, Fabien s’interroge sur ses aspirations philosophiques et sociales, sur son besoin de fuite, sur la foi, etc. En parallèle, le public assiste à des retours dans le temps, des fantasmes ou des souvenirs matérialisés. "C’est un texte très riche qui contient plusieurs couches, explique l’acteur. C’est comme si Frappier avait mis tout le questionnement de sa vie dans cette pièce. Ce qui la rend très intéressante et très difficile à jouer. Une des tâches la plus difficile pour un acteur, c’est de s’aliéner complètement pour laisser la place au texte d’un auteur. Je dis toujours en répétition: ce qui est important dans l’incarnation d’un personnage, c’est de trouver sans chercher".

Le 27 octobre à 20h
Au Théâtre Belcourt
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