Texas : Nuit blanche
Alors que l’Halloween frappe à nos portes et que les chats noirs envahissent les ruelles, Texas fait résonner des cris d’effroi entre les murs du Théâtre La Chapelle.
Le film d’horreur Massacre à la tronçonneuse a marqué l’imaginaire d’une génération d’individus aujourd’hui dans la trentaine. François Létourneau compte visiblement parmi ceux-là. Il y a cinq ans, l’auteur et comédien a imaginé et écrit Texas, une pièce qui s’inspire du film-culte réalisé en 1973. Créé à Trois-Pistoles à l’été 2006, le spectacle – qui figure cet automne à la programmation du Festival Spasm – est présenté à Montréal par la compagnie Champ gauche. Patrice Dubois orchestre le tout.
Texas, 1973. À l’intérieur d’une modeste roulotte qui trône au beau milieu du désert, on retrouve les acteurs Gunnar Hansen (Michel Lavoie) et Teri McMinn (Christine Beaulieu), sur le plateau de tournage. La nuit bat son plein et ces derniers attendent Dorothée, leur costumière. Le producteur du film, Lou Peraino (Richard Lemire) se mêle également à l’action. Le public est donc plongé, l’instant de quelques heures, dans la vie réelle (mais fabulée par l’auteur) des artisans de ce classique de l’horreur. Au cours de cette nuit texane, des bruits menaçants de tronçonneuse, des cris de peur et des ombres viendront semer l’angoisse au sein de l’équipe et brouiller la réalité qui s’avérera plus menaçante que la fiction. Christine Beaulieu éprouve un plaisir évident à interpréter une Teri histrionique et imbue d’elle-même, qui fantasme sur les films à succès qu’elle tournera avec Burt Reynolds!
Bien que Texas soit une proposition théâtrale aux relents comiques et caricaturaux, le personnage de Gunnar, campé par Michel Lavoie, apporte une certaine couleur dramatique au récit. On a pitié de ce niais amoureux de sa partenaire de jeu manipulatrice. La mise en scène, bien rythmée, met en valeur ce mélange calculé de vrai et de faux, cet enchevêtrement constant de fiction et de réalité, et ajoute une couche supplémentaire au suspense. Les clins d’oeil au cinéma (du rideau rouge au générique en passant par les sous-titres) abondent. Bref, une pièce essentiellement divertissante qui marie habilement sursauts et rigolades.
Jusqu’au 3 novembre
Au Théâtre La Chapelle
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