Alpha du Centaure ; Rencontre illégale avec un robot artiste : Futur conditionnel
Scène

Alpha du Centaure ; Rencontre illégale avec un robot artiste : Futur conditionnel

La thématique du futur est à l’honneur dans Alpha du Centaure et Rencontre illégale avec un robot artiste, deux pièces respectivement présentées par la compagnie Orbite Gauche et le Théâtre de l’Apparition.

Alpha du Centaure, pièce écrite et mise en scène par Sébastien Guindon – l’un des membres fondateurs d’Orbite Gauche -, aborde le théâtre d’anticipation par le biais de la tragédie. En 2243, Alia Caran, une physicienne appartenant à la haute caste de la société, cherche à donner un espoir de survie aux citoyens d’Antiopolis, une ville de 382 millions d’habitants menacée de disparaître sous les flots. Pour ce faire, le comité scientifique dont fait partie Alia va créer une mission spatiale qui consiste à envoyer un être humain sur l’étoile la plus près d’eux, appelée Alpha du Centaure. Objectif? Calmer la frayeur du peuple en lui prouvant (illusoirement) que la vie est possible sur un nouveau territoire. Cependant, pour réussir sa quête, Alia devra sacrifier son frère et ainsi trahir la promesse qu’elle a faite à sa mère plusieurs années auparavant.

Le texte de Guindon contient une tension dramatique et des réflexions habilement construites qui émanent de grandes questions, telles que "Où en sera l’humanité dans 250 ans?", "Comment réagit-on lorsque le bateau coule?", "Que vaut ma vie par rapport à l’espoir de toute une société?" Bien que l’ensemble du spectacle adopte un ton tragique frôlant la lourdeur, le comédien Bruno Piccolo apporte avec brio une touche appréciable d’humour. La mise en scène de Guindon et le travail de la directrice de choeur Natasha Poirier (dont la voix est sublime) valent le déplacement. L’équipe de neuf comédiens est presque continuellement sur scène, s’exprimant tantôt sous la forme de choeurs, tantôt par de splendides et harmonieux chants a cappella qui soutiennent l’action et servent de trame sonore au spectacle.

La proposition théâtrale futuriste de Vincent Brillant-Giroux, auteur, interprète et metteur en scène de Rencontre illégale avec un robot artiste, s’avère par contre moins réussie. Sa pièce raconte l’histoire d’un robot danseur de flamenco qui, en 2050, s’enfuit de la compagnie de robotique dont il est issu. Parfaite réplique de l’homme, la créature revendique le droit à la liberté d’action. Au cours des représentations théâtrales clandestines qu’il donne devant public, il évoque sa supériorité par rapport aux humains et nous fait part de sa volonté de percer le mystère des grands questionnements métaphysiques. Résultat? Bien qu’il contienne quelques pistes de réflexion intéressantes – notamment sur la liberté de l’être humain en regard de sa programmation biologique -, ce texte n’est ni assez drôle pour provoquer le rire ni assez profond pour apporter du nouveau sous le soleil. Brillant-Giroux est vraisemblablement un bon danseur de flamenco, mais il aurait gagné à doser l’intensité de ses nombreux coups de talon!

Alpha du Centaure
Jusqu’au 17 novembre
À l’Union Française

Rencontre illégale avec un robot artiste
Jusqu’au 24 novembre
À la salle d’Auteuil du Gesù
Voir calendrier Théâtre

Alpha du Centaure:

Rencontre illégale avec un robot artiste: