Martin Matte : Bête de scène
Scène

Martin Matte : Bête de scène

Martin Matte est Condamné à l’excellence, et il s’en tire plutôt bien.

Dans le dépliant remis aux spectateurs, Martin Matte mentionne qu’avec Condamné à l’excellence, il souhaite faire rire le public jusqu’à l’évanouissement, le toucher jusqu’à ce que les larmes quittent ses yeux et le provoquer à lui en laisser la bouche ouverte. Il n’y a pas de doute, le public rit, et même très fort durant l’heure et demie que dure le spectacle.

L’humoriste parvient aussi régulièrement à susciter l’ébahissement grâce à ses propos extravagants. Quand il dit qu’il est le meilleur humoriste de la planète, le public embarque avec plaisir dans le numéro du gars prétentieux. Puis, lorsqu’il répète son nouveau mantra: "On attend de moi l’excellence, et moi, conscient de ça, je la livre", les gens croulent littéralement de rire. Il n’y a pas de doute, ses fans se sont ennuyés depuis la dernière représentation d’Histoires vraies en 2004. Le comique est de retour en pleine possession de ses moyens. Il livre avec aisance des monologues d’une grande efficacité. Car c’est là que réside sa grande force. Qu’il se compare à Jésus ou qu’il se lance dans un numéro explicite sur la vasectomie, il le fait avec un tel naturel que mêmes ses blagues les plus salées provoquent des rires instantanés.

Conscient qu’il peut se permettre à peu près n’importe quoi, Matte n’hésite pas à écorcher sa vie de couple, à raconter les difficultés de la paternité et même à donner ses trucs d’ex-vendeurs de portes et de fenêtres. C’est lorsqu’il évoque son père, décédé il y a quelques années, que l’humoriste prend le plus de risques. Un peu comme pour le numéro sur son frère victime d’un traumatisme crânien, il relate avec émotion ses conversations avec son père, puis il désamorce notre trouble avec des blagues qui deviennent, par contraste, encore plus efficaces.

L’absence d’entracte rend le spectacle encore plus fort. Conscient que le public attend de lui l’excellence, Matte la livre par l’entremise d’une mise en scène vivante, de projections qui donnent encore plus de force à ses textes et d’une présence chaleureuse qui rend son petit côté arrogant bien sympathique.