De la scène au livre : Écritures scéniques
À l’occasion de la fête annuelle du livre, nous vous proposons quelques ouvrages traduisant la ferveur de la scène.
Cette année, au Salon du livre, on s’intéresse notamment au passage des oeuvres littéraires au théâtre ou au cinéma. Pour faire écho à cette excellente idée, nous avons décidé d’aborder le processus inverse. Notre postulat: le livre peut traduire, cristalliser, accompagner ou compléter l’expérience scénique. Voici quelques exemples.
EN COULISSES
Aux éditions du Passage, Martine Doucet fait paraître Éloges, un hommage à 85 comédiennes d’ici. Béatrice Picard, Marie Tifo, Macha Limonchik, Anne-Marie Cadieux…, toutes ont laissé la photographe entrer dans leur intimité. Avec la journaliste Ariane Émond, les comédiennes parlent de leur carrière, de leurs rituels, de leurs convictions et… de leurs doutes. Au coeur de ce magnifique ouvrage aux pages glacées, on trouve aussi un inédit de la dramaturge Evelyne de la Chenelière, Je ne suis pas ce que je suis, un très beau texte sur le rapport qu’une comédienne entretient au fil des ans avec son propre reflet. Au Carrefour du Salon du livre, le 17 novembre à 15h30, Ariane Émond anime un échange entre la photographe Martine Doucet et les comédiennes Sylvie Léonard et Sophie Cadieux.
MISE EN PAGE
Depuis quelques années, le metteur en scène français Kristian Frédric fait des allers-retours entre son pays et le Québec. Ses créations, qui suscitent à juste titre beaucoup d’engouement, ont été présentées et même dans certains cas produites chez nous. On se souvient de La Nuit juste avant les forêts, de Big Shoot et, plus récemment, de Moitié-Moitié. Frédric a fait paraître cet automne, aux Éditions de la Pleine Lune, un ouvrage intitulé À feu et à sang ou Le Désir brûlant. En 196 pages, l’homme raconte sa vie et son parcours peu commun, dresse le portrait de sept personnes qui l’ont marqué, donne ses impressions sur Montréal et revient sur la création de Big Shoot. Trop rares sont les metteurs en scène qui osent inscrire leurs angoisses et leurs découvertes, noir sur blanc. Le geste est noble, nécessaire et dans ce cas-ci, éclairant.
JUSTE POUR LIRE
Au Québec, l’humour est un secteur en pleine effervescence. Les humoristes, de plus en plus nombreux, empruntent des voies de plus en plus diversifiées. Des milliers de Québécois vont apprécier leurs chéris dans une salle de spectacle. D’autres ne se lassent pas de visionner leurs DVD. Et d’autres encore prennent plaisir à lire leurs humoristes. Lire les monologues de Marc Favreau (à qui Georges-Hébert Germain vient de consacrer une biographie chez Libre Expression), tout comme ceux de Raymond Devos ou Pierre Desproges, c’est un vrai bonheur. Il semble que nos jeunes humoristes soient en train de le comprendre.
Louis-José Houde vient de publier Mets-le au 3. Dans cette centaine de pages multicolores, on trouve l’intégralité de son premier spectacle, des pensées inédites et l’ensemble des chroniques qu’il a publiées dans La Presse. Le livre offre une excellente façon de patienter jusqu’à la première du deuxième spectacle de notre hyperactif préféré. Aux Intouchables, Boucar Diouf signe Sous l’arbre à palabres, mon grand-père disait…, un recueil de contes, d’anecdotes et de proverbes tout à fait représentatif de ses spectacles. Drôles, tendres, pleines d’esprit, ces pages offrent un irrésistible exemple de métissage culturel, un croisement plus que réussi.