Sylvie Cantin : Confidences tout intimes
Scène

Sylvie Cantin : Confidences tout intimes

Sylvie Cantin interprétera en solo Histoires d’hommes, une sélection de monologues de Xavier Durringer évoquant le parcours d’une femme. Théâtre de proximité.

Il y a quelques années, Sylvie Cantin avait dans sa lorgnette Chroniques des jours entiers, des nuits entières, de Xavier Durringer; c’était avant que le Théâtre des Fonds de Tiroirs présente la pièce… "En même temps, ça m’a permis de découvrir Histoires d’hommes, observe-t-elle. Mais j’avoue que j’étais un peu ennuyée par la forme parce qu’aux Trois Soeurs, on avait déjà fait Inventaires et Chambres, qui étaient aussi des monologues." N’empêche, elle a tout de même soumis l’idée de monter le texte avec plusieurs comédiennes. Puis, devant une réponse positive, mais une subvention insuffisante, elle a proposé, sans trop y croire, de jouer le texte seule. "Trois mois plus tard, le projet était accepté, et je m’en souviens, parce que j’étais sous le choc, confie-t-elle. Pour moi, le théâtre, c’est tellement collectif. Je suis très admirative des gens qui font des solos, mais, moi, me retrouver seule sur scène… Je me disais que je n’y arriverais pas. Alors, j’ai pensé: "Dans ce cas-là, j’ai besoin d’une équipe très forte et très proche de moi." C’est pour ça qu’on est quatre à la mise en scène [avec Érika Gagnon, Bertrand Alain et Kevin McCoy]."

Des 56 monologues composant le texte original, ils en ont conservé une trentaine, tantôt en entier, tantôt en partie. "On a pigé dans son texte et construit quelque chose à partir ça, explique la comédienne. Parce qu’en fait, on ne connaît pas sa vision. Il n’y a aucune note, aucune didascalie; c’est un grand espace très ouvert. Donc, on s’est posé beaucoup de questions et, au fil du temps, on a fait des choix en se fiant à notre instinct. On a décidé qu’il s’agissait du parcours d’une seule femme. Ce sont des moments de vie, parfois très réalistes, lucides, crus, parfois poétiques et même lyriques, parfois plus spirituels. Moi, ce que j’ai aimé dans ce texte, c’est la liberté de cette femme, son ouverture sur sa sensualité, sa sexualité, le fait qu’elle s’assume et soit en même temps tellement fragile. Elle nous parle de ses rapports avec les hommes, mais pas de manière sentimentale; c’est charnel, viscéral, sans pour autant être vulgaire."

Quant à la mise en scène, à laquelle participe également Lydia Wagerer aux mouvements, Sylvie Cantin raconte: "On a travaillé comme en création, les impros en moins. Encore que, même si on avait le texte, ça a été une sorte d’improvisation dans l’espace, pour trouver comment bouger. Aussi, qu’on soit plusieurs nous a permis de faire des choix peut-être plus sûrs parce qu’on avait exploré de nombreuses possibilités." Ainsi en sont-ils venus à imaginer un spectacle ayant pour mot d’ordre l’intimité. "Je ne voulais pas être sur une scène, mais parmi les gens, explique-t-elle. Donc, on a commencé à travailler avec cette idée d’entrer en contact le plus directement possible avec les spectateurs. Pour moi, c’est plus une expérience qu’un show de théâtre; il y a quelque chose de non conventionnel que je ne peux pas répéter et qui va se passer avec le public. Sinon, j’essaie de jouer le moins possible; je veux que les gens sentent qu’il y a vraiment quelqu’un en face d’eux." Une soirée en tête à tête, quoi.

Du 20 novembre au 2 décembre
Au Théâtre Périscope
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