Baba Yaga : Anti-Cendrillon
Dans Baba Yaga, le Théâtre du Double Signe donne vie à un conte russe dans lequel l’héroïne n’attend pas le prince charmant. Girl Power!
Matthieu Petit
Photo : Claude Croisetière
Créée et présentée pour la toute première fois en 2002, Baba Yaga est une création de la troupe théâtrale du Double Signe de Sherbrooke. Depuis, cette pièce destinée principalement au public jeunesse, mais qui plaît tout autant aux adultes, a fait le tour du Québec. Il y a même eu un heureux détour au Festival mondial des arts pour la jeunesse en 2005 à Montréal. C’est donc avec une belle aura que cette mise en scène de Patrick Quintal revient à Sherbrooke pour quelques représentations seulement.
Il est étonnant de constater que l’équipe de Baba Yaga n’a pas changé d’un iota depuis la création de la pièce. Tout le monde semble fortement attaché à ce projet, et avec raison selon René Béchard, compositeur de la trame musicale: "Dès le départ, les musiciens ont été impliqués dans le processus de création. On est arrivés avec un camion d’instruments; on avait un choix énorme. Il y a eu un gros travail de recherche pour les bruits. Les effets relèvent de la musique contemporaine." À chaque représentation, lui et Julie Béchard créent la musique directement sur scène afin de souligner les émotions vécues par la jeune Vassilissa. Cette jeune fille russe perd sa mère et doit affronter ses peurs en allant dans la forêt où se trouve la sorcière Baba Yaga. "Grâce aux percussions, quand la sorcière se fâche, elle se fâche! Les enfants ont peur… et les adultes aussi!" explique M. Béchard tout en rigolant.
La comédienne sherbrookoise Anik Beaudoin joue Vassilissa. Selon elle, la peur et la méchanceté font partie de l’enfance. "Les autres personnages joués par Héloïse Depocas, Sylvie Marchand et Vladana Milicevic sont vraiment méchants. Pour certains jeunes, le show sert de catharsis." De plus, les enfants s’identifient beaucoup à l’héroïne de cette histoire. "J’ai reçu des lettres de petits garçons qui étaient impressionnés par son courage. Ils écrivaient: "Bravo! Tu t’en es sortie! Tu as relevé le défi!"" À notre époque d’antihéros, rien ne vaut un bon conte russe.
Du 29 novembre au 2 décembre
À la salle Desjardins du Théâtre Léonard-Saint-Laurent
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