Les Trois Cheveux d’or : Les premières fois
Pour votre première fois ou pour le plaisir de le revoir, le spectacle Les Trois Cheveux d’or sera remis en scène par les Amis de Chiffon.
Parler des Amis de Chiffon, c’est aborder la plus pure des passions. Si les gens de théâtre sont généralement réputés pour être parmi les plus passionnés par ce qu’ils font, les marionnettistes sont probablement les seuls à vivre un attachement aussi vif à la fois pour leur public et pour leur art. "Pour nous autres, le plus beau moment, c’est quand les enfants viennent", lance Hélène Dallaire, directrice de l’organisme qui, comme les chérubins qui ont déjà rendez-vous avec les personnages des Trois Cheveux d’or, compte les dodos avant la première représentation. Rien ne semble pouvoir amoindrir cet amour inconditionnel pour les dignes représentants de l’enfance qui se massent dans les salles des théâtres, souvent pour la première fois.
Le chameau à la patte folle de la dernière production des Amis de Chiffon profitera d’un repos bien mérité jusqu’au mois de mars. L’attachant chamelon a fait beaucoup de chemin au cours des derniers mois, apportant la même soif de liberté aux petits spectateurs de toutes les régions du Québec – déjà une centaine de représentations. Pendant cette pause, ce sont Ti-Jean, la Princesse et le Roi du célèbre conte immortalisé par les frères Grimm, Les Trois Cheveux d’or, qui reprennent la scène du 10 au 23 décembre, la coiffure rafraîchie et le vêtement défroissé pour l’occasion. Avec 175 représentations, ce dernier spectacle a aussi déjà fait ses preuves.
Une telle durée de vie pour un spectacle a d’importantes implications pour les artistes. C’est en tout cas ce que soutient Dany Lefrançois, manipulateur et nouveau directeur de tournée pour les Amis de Chiffon: "Ça change énormément de choses. À un moment donné, pour le personnage, il y a quelque chose qui se développe. Même si ce n’est pas dans mon corps mais dans l’objet, l’interprétation évolue. À chaque bloc de représentations, il y a toujours quelque chose de nouveau qui se place." Et Jeannot Boudreault, dont les gestes amples et souples trahissent, même en entrevue, ses 20 années de manipulation, renchérit: "C’est aussi dans la complicité avec l’autre. Il y a des fois où on vit des moments vraiment magiques… Une symbiose."
Revampé pendant l’été à l’invitation des Fêtes de la Nouvelle-France, le spectacle Les Trois Cheveux d’or était tout indiqué pour contribuer à la magie des Fêtes. Les parents qui seraient tentés de laisser à l’école le soin d’initier leurs petits trésors à cet art pourraient, en plus de renoncer eux-mêmes à ce bonheur, les priver d’un plaisir certain. Sans renier l’importance de l’effort initiatique des visites scolaires, Lefrançois se sent particulièrement privilégié lorsque le public est formé de cellules familiales: "Ce qui est vraiment intéressant quand c’est avec les parents, c’est qu’après on a l’occasion d’aller les rencontrer, de montrer les marionnettes aux enfants…" Ce que ne permettent généralement pas les horaires auxquels doivent se conformer les groupes scolaires, entre autres à cause des rigueurs du transport.
En parallèle de cette production, la compagnie travaille actuellement à la création d’un nouveau spectacle, toujours gardé sous le sceau du silence, qui devrait trouver l’éclairage des projecteurs à l’automne 2008.
Du 10 au 23 décembre
À la salle Murdock
Voir calendrier Théâtre
À voir si vous aimez /
Les contes des frères Grimm
Les arts de la marionnette