TGP : Noël noir
Scène

TGP : Noël noir

Le TGP, pour sa production d’avant les Fêtes, s’offre un cadeau des plus fous: Le Père Noël est une ordure. Entretien avec le metteur en scène, Marc-André Dowd.

Un air de famille, Mambo Italiano et maintenant Le Père Noël est une ordure… Les dernières pièces mises en scène par Marc-André Dowd ont ceci en commun: elles ont toutes déjà été portées au grand écran. "Je ne sais pas c’est dû à quoi, explique-t-il. Des fois, je revois un film qui est tiré d’une pièce de théâtre et, quand j’ai un coup de coeur, ça me donne le goût d’en faire ma lecture."

Dans le cas du texte de Balasko, Chazel, Clavier, Jugnot, Lhermitte et Moynot, c’est son humour qui a séduit le membre du Théâtre des gens de la place. "J’ai revu le film il y a un an et demi; j’avais oublié à quel point c’était drôle. Autant dans mes dernières pièces j’avais travaillé la tendresse, autant dans celle-là, il n’y en a pas! On est dans le pur humour noir, grinçant."

Le Père Noël est un ordure s’articule autour de l’association SOS Détresse-amitié, dont la permanence est assurée par Pierre (Guy Baillargeon), Thérèse (France Levasseur) et une bénévole bourgeoise (Marie-Hélène Rheault). "Les gens appellent pour confier leurs problèmes. SOS Détresse, c’est censé être des professionnels de l’écoute. Mais on se rend compte au cours de la pièce qu’ils n’ont pas particulièrement d’aptitudes pour faire ce travail-là; leurs interventions, plutôt que d’aider la personne, empirent les situations. Et il est là, le comique!"

En théorie, l’action devrait juste se passer au téléphone. Mais l’adresse du centre est donnée à la radio. Dès lors, différents personnages – un voisin esseulé (François Gagné), un travelo dépressif (Martin Sévigny), une paumée enceinte jusqu’aux oreilles (Chantal Rivard), un psychopathe (Martin Francoeur)… – cognent à la porte du minuscule appartement français. "J’ai demandé au scénographe, Luc Levreault, de réduire l’espace de jeu. Je voulais donner un peu l’impression d’étouffement", commente Dowd avant de poursuivre: "Ceux qui écoutent SOS Détresse à la maison ont des vies assez plates. Ils sont, comme je dirais, assez bas bruns; ils sont à leur place. Mais leur quotidien va complètement exploser par rapport à ce qui va arriver et ça va les amener à faire des choses qui ne sont même pas pensables." En effet, on pousse loin. "Je ne veux pas dévoiler de punchs, mais on en vient à débiter un cadavre un moment donné. Alors, on ne fait pas ça sans mettre un peu de sang partout!"

Les 6, 7, 8, 13, 14 et 15 décembre à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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