Théâtre du sous-marin jaune : Philo 101
Le Théâtre du sous-marin jaune, après trois ans de tournée, présente à Baie-du-Febvre l’avant-dernière représentation du Discours de la méthode, pièce qui s’inspire de l’oeuvre de René Descartes.
C’est après s’être intéressé à Voltaire, puis à la Bible, que le Théâtre du sous-marin jaune a eu la folie de monter au printemps 2005 une oeuvre théâtrale inspirée du Discours de la méthode du philosophe René Descartes. Loin d’être assommante, cette pièce où la marionnette occupe une place étonnante s’est plutôt attiré bon nombre d’éloges, dont cinq nominations aux Masques l’année de sa création. Trois hivers plus tard, l’heure est au bilan.
"Cette pièce, on l’a jouée au-dessus de 100 fois. Ça a été notre plus grand succès. En même temps, à jouer autant, on apprend beaucoup, surtout quand c’est une pièce qu’on écrit nous-mêmes. On apprend beaucoup sur ce qu’on a fait, sur comment on l’a fait. On passe par toutes sortes d’étapes. Et on espère qu’on va analyser l’objet de façon à ce que, la prochaine fois, ça nous amène plus loin et ailleurs", explique le directeur artistique Antoine Laprise, alias le Loup bleu, joint au téléphone le jour de son 40e anniversaire.
Avec ce spectacle à la créative mise en scène – "c’est un jeu de blocs; le spectacle en entier est un jeu" -, la compagnie, composée de Jacques Laroche, Dominique Marier, Guy Daniel Tremblay et lui-même, jette un regard complet sur Descartes. Elle s’intéresse autant à sa vie personnelle qu’à ses écrits, qu’elle remet en question. "Ouais… C’est un peu prétentieux de notre part. Ses ratés… Dans le fond, il est un peu inatteignable sur certains points. Sauf que tu peux amener l’esprit humain dans un cul-de-sac avec un raisonnement inattaquable. Ce n’est pas parce que c’est inattaquable que ça débouche sur quelque chose. Et c’est un peu ce qui est arrivé…"
Au fait, pourquoi toujours s’intéresser à des textes aussi denses, à des oeuvres aussi colossales que la Bible ou le Discours de la méthode? "La vie est courte quand on y pense. Et il y a tellement de merveilles. Il faut les découvrir, les manger, les mastiquer, les goûter, les digérer… Et je me dis que chacun doit refaire ça – chacun que ça intéresse, évidemment. Chaque génération doit retoucher aux grandes oeuvres de l’humanité, sinon ça va se perdre. Et si ça se perd, on va être moins humains. Parce que l’humanité, c’est avant tout la culture. Pas la culture dans le sens des livres et de la musique, mais dans le même sens que si on oublie de faire une structure de maison parce que les gars qui le faisaient sont morts et qu’ils n’ont pas transmis leur savoir, on est moins riches."
Le 2 février à 20h
Au Théâtre Belcourt
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