La Otra Orilla : Rive gauche
La Otra Orilla, qui nourrit une vibrante passion pour la tradition flamenco, explore les méandres de l’âme humaine dans sa deuxième création: Denominatión de origen descontrolado.
La ligne est mince entre le flamenco, art au caractère intemporel et intergénérationnel, et celui qualifié de vision réductrice folklorique. Lorsqu’on questionne Myriam Allard, fondatrice avec le chanteur Hedi "el moro" Graja de La Otra Orilla (L’Autre Rive), sur la manière dont les puristes voient son travail, elle pousse un léger soupir. La danseuse semble un peu lassée des opinions divergentes qu’ils entretiennent sur le sujet.
"On respecte tous les codes. Ça reste dans les règles de l’art. Nous, ce n’est pas du folklore qu’on fait", souligne celle qui a habité plusieurs années en Espagne et qui a découvert à travers la tradition flamenco un puissant mode d’expression. Avec la création du collectif en 2006, elle a par ailleurs voulu croquer dans toutes ses possibilités: "Je n’ai pas trouvé de compagnie à laquelle me rattacher quand je suis revenue au Québec et j’avais des idées assez claires de ce que je voulais faire. On a décidé de fonder notre propre truc. Avec Hedi, mon acolyte, on a vraiment une vision précise. On a quand même été six ans en Espagne; j’ai travaillé avec beaucoup d’artistes là-bas. Dans le fond, on avait vraiment envie de le faire à notre façon, sans faire de compromis."
Le flamenco demeure exotique au Québec. La jeune femme admet avoir craint, à tort, que les gens n’y comprennent rien au début. "C’est assez carré, net, en flamenco. C’est noir ou blanc!"dit-elle en faisant référence aux émotions très tranchées qu’explore le genre. La passion, la rage, la solitude, la tristesse, autant de lieux fréquentés dans les huit tableaux du spectacle Denominatión de origen descontrolado (Appellation non contrôlée), conçu l’an dernier et présenté pour la première fois à Trois-Rivières. Des états du coeur intensifiés par la musique de Hedi "el moro" Graja (chant), Kraig Adams (guitare), Dominique Soulard (guitare) et Éric Breton (percussions), qui jouent sur scène. La production majoritairement chorégraphiée par Myriam Allard est bonifiée d’un duo avec la danseuse Natasha Massicotte, et d’une pièce qu’elles interprètent chacune à tour de rôle.
Le 8 février à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
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