Gilbert Talbot : Migration
Scène

Gilbert Talbot : Migration

Gilbert Talbot, à l’heure de la retraite, s’envole vers le Salvador. Le soir de la Saint-Valentin, il fera ses adieux aux Poèmes animés.

Le 14 février prochain, Gilbert Talbot participera une dernière fois aux soirées poétiques du Côté-Cour. Sous le thème de l’Autre, qui concorde admirablement avec le contexte de son retrait de la scène culturelle saguenéenne, il présentera une sélection des créations qui ont marqué son parcours aux Poèmes animés. Avant son long voyage, le poète migrateur célèbre ainsi avec ses condisciples les promesses d’une existence nouvelle.

"Il y avait des champs d’oiseaux voluptueux, des arbres vert tendre, des amours à la traîne dans toutes les chambres, et un départ qui s’en venait."

Aucune tristesse particulière n’est liée à cette ultime prestation: pour Gilbert Talbot, c’est une occasion de se souvenir de beaux moments de communion littéraire et de relancer sa démarche artistique grâce à la rencontre avec une société bien différente de la nôtre. Sur une terre étrangère, monde d’altérité et de redécouverte, il espère s’ouvrir à des sensations inconnues ainsi qu’à un rythme d’existence susceptible de métamorphoser son regard. Comme il l’affirme, "trouver la musique des mots en soi, ça prend du temps", et à 60 ans, il accède enfin au moment de la récolte, point culminant où se fait entendre le chant du cygne au-delà des cultures et des frontières.

"On a versé les derniers mots dans nos tasses à café, rangé les choses dans nos souvenirs, éteint les lumières, barré les portes. On s’est quittés, à l’orée des nouveaux désirs."

Après avoir longtemps enseigné la philosophie au cégep de Jonquière, Gilbert Talbot se prépare à vivre un périple très intense. Puisqu’il conçoit la poésie comme un moyen de transmettre ses convictions personnelles, sa plume restera très active dans les années à venir, surtout qu’elle sera mise au service de l’amélioration des conditions de vie de sa communauté d’accueil. S’il ne sait pas ce que cette expérience lui apportera exactement, il prévoit savourer tout ce qui s’offrira à lui. Gilbert Talbot souhaite donc profiter de son dépaysement pour traduire les nuances insoupçonnées de sa poésie intérieure, et ce, en compagnie de sa dulcinée salvadorienne.

"Vivre et mourir, quelle importance. Un instant de plus ou de moins d’une existence qui s’en vient et qui s’en va plus loin. L’heure vit. Et meurt le temps. Qu’est-ce qu’il me reste dans cette durée? Le temps de vivre l’instant."

Le 14 février
Au Café-théâtre Côté-Cour
Voir calendrier Événements