Jerry Snell : Tailler dans le rock
Scène

Jerry Snell : Tailler dans le rock

Jerry Snell poursuit son oeuvre d’innovation circassienne avec Flash, un spectacle tout en énergie et en émotions.

Depuis 1980, Jerry Snell s’est forgé une réputation internationale dans le domaine du théâtre physique. Acteur, metteur en scène mais aussi chanteur et musicien, il a composé pour le cinéma, le théâtre et la danse. Quand l’École nationale de cirque lui a offert une résidence de création en 2004, il a renoué avec le souvenir des performances de rue qui ont marqué sa jeunesse, y ajoutant une dynamique contemporaine et la force de l’expérience. Résultat: Les Anges de l’orage, un spectacle novateur explosant de vie, de sensibilité et d’intelligence, qui l’a mené, de fil en aiguille, à la direction artistique de l’Open Air International Arts Festival de Taipei. C’est là, en 2006, que le fondateur de New Circus Asia conçoit Flash, un spectacle en plein air qui est reprogrammé l’année suivante à la demande générale. La production débarque ces jours-ci à Montréal dans une version adaptée à la Tohu.

À en croire Snell, Flash incarne les nouvelles tendances du cirque. "En Asie, il y a toutes sortes de stéréotypes dans les arts martiaux et l’acrobatie, parce que tout le monde en fait. En Chine, les spectacles se ressemblent aussi beaucoup parce qu’ils se copient les uns les autres. Alors, si on parle de Flash en termes de nouvelles tendances, c’est à cause, entre autres, de mon influence rock et de ma façon marginale de construire le spectacle. On utilise par exemple des vidéoclips et on marie la musique traditionnelle orientale au rock pour provoquer le mouvement et transformer les arts martiaux. Aussi, on brise certaines règles en abolissant la hiérarchie entre le maître et l’élève et en construisant le spectacle ensemble. D’une certaine façon, ma méthode de travail laisse grandir les artistes qui transforment leur kung-fu et leurs numéros de cirque en des choses plus organiques. Et puis, ils ont tous entre 17 et 25 ans et sont issus d’horizons différents. Le simple fait de les rassembler crée de la nouveauté."

Kung-fu, sabres, jongleries, acrobaties aériennes et équilibres, roue Cyr, capoeira, break et hip-hop, ils sont 14 à s’activer, dont James Tanabe, équilibriste et assistant de Snell. Installés dans une immense structure de métal, sept musiciens partagent la scène avec eux, parmi lesquels Snell lui-même et Michel F. Côté, codirecteur musical. Bruno Rafie est le grand maître des éclairages qui contribuent énormément à créer l’atmosphère. Concepteurs des vidéos, Thien Vu Dang et Yasuko Tadokoro amalgament des projections classiques avec de la capture et du traitement d’images en direct.

Pour parler de la vie et de l’instinct de survie à travers la symbolique du vent, de la forêt, du feu et de la montagne, le spectacle s’appuie sur un ancien traité chinois sur L’Art de la guerre. Tout en ambiances poétiques, il ne raconte pas d’histoire et s’articule harmonieusement autour de la musique. "Nous cherchons à donner vie aux chansons en créant un album conceptuel à la manière de Pink Floyd, explique Snell. Chaque morceau a une représentation, un thème, une histoire qu’on ressent sans en comprendre nécessairement la complexité. Même si on ne comprend pas les paroles d’une chanson, on peut sentir les émotions qu’elle porte."

Du 19 février au 1er mars
À la Tohu
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