Jacques et son maître : Les poupées russes
Scène

Jacques et son maître : Les poupées russes

La pièce Jacques et son maître, saluée par la critique et récipiendaire de nombreux prix depuis sa création en 2006, fait une halte à Shawinigan au cours de sa tournée québécoise.

L’audacieuse et ludique mise en scène du texte de Milan Kundera a été coproduite par le Théâtre du Trident et le Théâtre Pupulus Mordicus, qui se spécialise dans la production de spectacles de marionnettes pour adultes. "Le directeur artistique, Gill Champagne, avait envie d’inclure des marionnettes sur la scène du Trident. Il m’a demandé s’il était possible de les intégrer de façon pertinente dans la pièce de Kundera. Ça se prêtait parfaitement", souligne le metteur en scène, Martin Genest.

Imbrication de récits tirés des souvenirs des deux personnages principaux, cette comédie philosophique aborde sur un ton festif des thématiques universelles: l’amour et l’amitié. "Les deux gars déambulent dans une forêt et se racontent leurs histoires d’amour, de cul, de tromperies et de tricheries." De ces histoires à dormir debout surgissent une kyrielle de personnages colorés. Les marionnettes représentent ces fantômes du passé alors que les comédiens s’inscrivent dans le temps présent.

OMBRE ET LUMIÈRE

"Sommes-nous maîtres de notre destinée?": voilà la question centrale de la pièce de Kundera, tirée du roman Jacques le fataliste de Diderot. Les allégories sont nombreuses. "Les personnages évoluent dans un castelet, qui évoque le fait qu’ils sont manipulés. Ils manipulent ce qu’ils racontent. Les marionnettes sont manipulées par l’auteur. Tout se déroule sur le principe des poupées russes", explique Martin Genest.

Le décor, défraîchi, crée l’impression que la pièce est jouée depuis le 18e siècle et que l’histoire se répète éternellement. "C’est comme un cauchemar, sur le principe du carrousel: les spectateurs sont les descendants des personnages et ils vivent effectivement les mêmes choses qu’eux", souligne le metteur en scène, qui confie cependant ne pas croire lui-même au destin. Il cite ainsi un auteur inconnu: "Les hommes ont inventé le destin afin de lui attribuer le désordre de l’univers." Selon lui, c’est l’amour qui nous dirige, qui gère nos choix. "C’est ce qui fait qu’on peut trahir même un ami."

Le 29 février à 20h
À la salle Philippe-Filion
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À voir si vous aimez /
Les spectacles de marionnettes pour adultes, l’oeuvre de Kundera, Jacques le Fataliste de Diderot