Un jour ou l'autre : Correspondances
Scène

Un jour ou l’autre : Correspondances

Avec Un jour ou l’autre, l’auteure et comédienne Brigitte Poupart donne la parole à des femmes dont les combats historiques ont façonné l’identité féminine.

Fidèles à la mission de la compagnie Transthéâtre qu’ils ont fondée en 1991, Brigitte Poupart et Michel Monty (qui a signé la mise en scène aux côtés de sa complice) nous plongent, avec Un jour ou l’autre, au coeur d’une création théâtrale éclatée qui s’inspire d’une réflexion politique, sociale et philosophique.

La prémisse d’Un jour ou l’autre découle d’un échange épistolaire entre une grand-mère (Monique Mercure) fascinée par les Jeanne d’Arc de ce monde, et sa petite-fille, à qui la vieille dame a transmis sa passion pour les mythiques guerrières de l’humanité. À travers cette correspondance, le public chevauche les époques et croise les destins de trois grandes dames. On assiste ainsi à une rencontre entre des femmes qui ont – par leur esprit libre – un lien de filiation avec Jeanne d’Arc. On remonte au 13 mai 1431, jour de la crémation de la pucelle d’Orléans sur la place publique. Dans la peau de l’insoumise de 19 ans, Poupart se donne corps et âme. Puis, on se retrouve 400 ans plus tard, en compagnie de l’écrivaine George Sand. Vêtue d’un complet, la chanteuse Betty Bonifassi livre quelques chansons a cappella, dont Le Temps des cerises. Sous les traits de Louise Michel, figure majeure de la Commune de Paris, Enrica Boucher nous communique avec brio la ferveur de celle qui fut, au 19e siècle, la porte-parole des opprimés. Dans la salle résonnent également des messages radio que Yolanda Pulecio (à qui Louise Latraverse prête ici sa voix) tente d’envoyer à sa fille captive Ingrid Betancourt. En plus des textes poignants de Poupart, le public découvre des extraits de correspondances que ces femmes ont entretenues au cours de leur vie.

À une rythmique bien huilée s’ajoutent des extraits de films, un éclairage agréable qui participe à l’unité du spectacle et la présence sur scène de chaises qui servent (la plupart du temps) bien l’action. Seule réserve: la finale nébuleuse qui nous laisse quelque peu dans la brume. Cela dit, on ne peut rester indifférent devant ces battantes qui ont eu l’audace de renverser l’ordre des choses.

Jusqu’au 8 mars
À l’Espace Go
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