La Tempête : Dans l'oeil du cyclone
Scène

La Tempête : Dans l’oeil du cyclone

Le Petit Théâtre revient présenter à Sherbrooke sa version de La Tempête de William Shakespeare. Entretien avec Michel G. Côté, le maître des sonorités orageuses de cette production.

Pour le Petit Théâtre de Sherbrooke, les premières représentations de "sa" Tempête remontent à un peu plus d’un an. À cette époque, les comédiens avaient joué la pièce sur la scène du "petit théâtre" se situant juste à côté de l’hôtel de ville. C’est dans cette bâtisse que se trouvaient les locaux de cette compagnie de théâtre qui se spécialise dans les productions pour jeune public. Les répétitions avaient également eu lieu sur cette même scène. "C’était génial car l’environnement pouvait être contrôlé. On avait la chance de commencer le spectacle là où on l’avait travaillé. C’est plutôt rare. Il n’y a donc pas eu de gros rushs de dernière minute. On a ensuite fait de plus grands endroits en tournée. Dans de bonnes salles, c’est là qu’on a pu voir l’impact du show. Les comédiens avaient davantage de place. On pouvait apprécier la scénographie à sa juste valeur. Il y avait de l’espace pour respirer et tout le monde s’est ouvert un peu plus. Ça a fait évoluer le spectacle dans une bonne direction", explique Michel G. Côté, codirecteur artistique et musicien pour la plupart des pièces de la troupe, dont La Tempête. Aujourd’hui, le Petit Théâtre est sur le point de déménager ses pénates au Centre des arts de la scène Jean-Besré et c’est au Théâtre Granada que La Tempête sévira cette fois.

ENTENDRE DES VOIX

Cette pièce de Shakespeare a été traduite et adaptée par Michel Garneau, poète et dramaturge qui est également un proche collaborateur du Petit Théâtre. "Sa version tourne principalement autour du personnage de Prospero. Il a conservé l’essentiel pour obtenir une pièce de 70 minutes. Il n’y a pas de fioritures; ça va droit au but", au dire de Michel G. Côté. Il faut comprendre que la production est destinée à un public d’adolescents. "On a réuni les ingrédients qui font en sorte qu’ils embarquent. On ne les infantilise pas et on ne leur fait pas la morale. De toute façon, ce genre de choses ne fonctionne pas avec eux."

Pour le musicien, travailler avec Michel Garneau semble être un réel plaisir: "Son écriture est une musique en soi. Il s’agit de l’un des meilleurs narrateurs au Québec. Quand il lit un texte, il le comprend. Par son adaptation, il nous transmet sa compréhension, son intelligence." Cette pièce a donc permis à plusieurs (adultes compris) de démythifier La Tempête, la toute dernière pièce écrite par Shakespeare, que certains considèrent comme son testament.

Cette histoire se déroule sur une île habitée par des bruits ainsi que les voix d’étranges personnages… "Ce fut mon point de départ pour la création de la musique. J’ai travaillé avec des sons de voix. Je voulais obtenir un niveau de spatialisation, un peu comme au cinéma lorsqu’on entend des bruits provenant de l’arrière. On trouve souvent ça dans les shows de musique actuelle, mais rarement au théâtre. L’île est en vase clos. L’idée était donc d’englober les spectateurs dans ce lieu pas juste par la scène, mais par le son."

Le principal défi de cette production était de différencier les personnages, car il y en a une ribambelle et seulement quatre comédiens les incarnent sur scène (Sylvain Hétu, Érika Tremblay-Roy, Amélie Bergeron et Jean-François Hamel). "La musique aide à les différencier: chaque personnage a sa palette sonore, précise Michel G. Côté. J’arrive à suivre le jeu des acteurs réplique par réplique. C’est du théâtre musical; l’ambiance sonore est continue tout au long du show. On entend souvent le tonnerre, car il faut rappeler qu’il y a une tempête." N’oubliez donc pas votre petit parka lorsque vous vous rendrez au Granada.

Le 7 mars à 19h30
Le 8 mars à 14h et 19h30
Au Théâtre Granada
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L’oeuvre de William Shakespeare, l’écriture de Michel Garneau, les productions du Petit Théâtre de Sherbrooke