Les Immondes : Théâtre de solide hilarité
Dans Les Immondes, tel que l’a écrit Pierre Desproges, "l’homme donne à pleurer mais prête à rire".
À l’automne 2007, Vicky Côté recevait une bourse du Conseil des arts de Saguenay pour la réalisation d’un projet basé sur la rencontre entre les milieux artistique et communautaire. Un échange fort constructif a alors débuté entre la prolifique conceptrice théâtrale, son complice François-Mathieu Hotte et L.A.S.T.U.S.E. (Lieu d’actions et de services travaillant dans l’unité avec les sans-emploi). En plus de rencontrer les militants du mouvement dans le cadre de discussions sur la solidarité, Vicky Côté les a initiés à quelques plaisirs de la vie culturelle. Après cette période d’interactivité, elle s’est lancée dans l’écriture d’une pièce où évolue une espèce rare mais assez répandue: les Immondes.
D’abord, il faut savoir que les Immondes parlent peu pour la simple raison que leurs gestes sont éloquents. En les observant "débouler dans la vie", le spectateur a ainsi accès à une caricature de la façon dont les gens agissent entre eux au quotidien. "Les personnages remettent en question le comportement de chacun de nous en collectivité. Parce que nous naissons, nous vivons et nous mourrons… en équipe." Malgré leur insoutenable immoralité, leur égoïsme et leurs bassesses, les Immondes dépendent les uns des autres. Ils représentent donc un drôle de paradoxe: malgré leur épouvantable individualité, ils doivent composer avec les êtres qui partagent le même espace qu’eux.
Sara Moisan, Caroline Tremblay et Patrick Simard, les comédiens qui incarneront les Immondes, montreront donc par leur travail corporel et leurs savoureuses mimiques la solide hilarité de tous rapports humains. Déferlant sur scène à une vitesse effrénée, à un rythme étourdissant qui rappelle celui de tous les jours, ils offriront au public l’opportunité de s’étourdir de "moments nés d’un rien mais porteurs de tout, des moments chargés d’une émotion véritable qui ne s’embarrassent pas d’ennuyants discours". Comme le mentionne Vicky Côté, l’humour permet une critique percutante. C’est un mode de communication souvent plus efficace que les sermons. Et le grand bonheur de sa pièce, c’est justement de voir jusqu’où iront les Immondes dans leurs débordements de vilenies pour exposer le ridicule de notre société.
Du 19 au 30 mars
À la salle Murdock
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Les Clowns noirs du Faux Coffre, Kapos B-12 730 du Théâtre CRI, l’improvisation et l’art clownesque