Les Sages Fous : La beauté de l'inachevé
Scène

Les Sages Fous : La beauté de l’inachevé

Les Sages Fous reviennent avec une nouvelle édition de leur Micro-festival de marionnettes en chantier. Au programme, une tragédie sur le barbecue, des marionnettes qui voient pour vrai, des objets délinquants en cage et beaucoup de créativité.

Depuis 2002, Les Sages Fous ont pris l’habitude d’organiser chaque printemps ou presque – ils ont fait relâche l’an dernier – le Micro-festival de marionnettes en chantier. Comme l’indique son nom, cet événement ne s’intéresse pas au côté poli des choses, mais à leur aspect rugueux et plein de promesses. Il sert en effet de lieu d’expérimentation pour les marionnettistes en processus de création qui désirent tester leur nouveau matériel devant public, en plus de récolter les commentaires de leurs pairs.

"C’est la première étape du travail, ce genre de festival", indique Laurent Steppé, participant belge qui démarrera bientôt un événement du même genre à Liège. "Et c’est vraiment important parce que ça te met des objectifs de création. Autrement, ça peut traîner pendant des années et des années…"

Pour la cinquième édition du rendez-vous, Les Sages Fous ont invité six artistes et compagnies: L’Affaire belette, Dany Lefrançois (Les Amis de chiffon), Laurent Steppé, Marie-Claude Morin, Ranch-o-Banjo et La Tête de pioche. Ces créateurs empruntent tous des voix fort différentes. Par exemple, Marie-Claude Morin, joaillière de Sainte-Thècle, fait voyager les spectateurs grâce à de poétiques valises mécanisées; Dany Lefrançois imagine un monde vivant sur le crâne d’un savant fou; La Tête de Pioche reprend Équarrissage pour tous de Boris Vian et lui donne des allures de barbecue. Quant aux Sages Fous, le projet qu’ils présenteront demeure encore vague. "Disons qu’on fait une recherche sur le miniature. On essaye de créer une ambiance de cirque onirique, un peu noire. On ne peut pas en parler beaucoup parce qu’on est vraiment au début", commente la directrice artistique South Miller. Elle confirme néanmoins que ça devrait ressembler à une sorte de peep show, "à un petit univers que tu regardes par un trou."

La compagnie de Trois-Rivières délaisse donc les productions à grand déploiement – on peut penser aux autruches géantes de Parade Issimo ou au gigantesque bateau de Bizzarium aquarium. Pourquoi? "Ça part d’un besoin de liberté. C’est très important pour nous. Là, on aimerait ça pouvoir sortir les marionnettes où et quand on le veut, et pas nécessairement à l’extérieur. On ne veut pas que ça soit limité à dehors. Aussi, c’est une envie artistique. J’ai envie de travailler le miniature, de pouvoir faire mes marionnettes sur une table à café", ajoute la jeune femme.

Les 17 et 18 avril
À la salle Louis-Philippe-Poisson
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