Yvan Bienvenue : Sur la liste
Scène

Yvan Bienvenue : Sur la liste

Yvan Bienvenue dévoile La vie continue, une pièce sur le sida qui résulte d’un désir de concertation entre artiste et communauté.

Cofondateur du Théâtre Urbi et Orbi, à qui l’on doit notamment les fameux Contes urbains, Yvan Bienvenue est reconnu pour sa plume franche et imagée. Avec La vie continue, une pièce produite par le Théâtre Officiel del Farfadet (TOF) et le collectif Chambr’Amie, l’auteur aborde le thème du sida en mettant en lumière le sentiment de déni dans lequel il est aisé de se réfugier devant la peur de mourir. C’est Martin Desgagné, codirecteur artistique du TOF, qui porte le texte à la scène. Suzanne Champagne, Johanne Fontaine, Jacques Jalbert, Adrien Lacroix et Joachim Tanguay composent la distribution.

Désireux de lutter contre l’ostracisme et les préjugés dont sont victimes les gens atteints du VIH, l’instigateur de ce projet, l’homme de théâtre Jacques Jalbert, fonde, en 2005, le collectif Chambr’Amie. Son but: monter La chambre des morts, de Denis Bélanger, une pièce inachevée dans laquelle le dramaturge mort en 1992 aborde la question du sida. Rapidement, Jalbert se met à la recherche d’un auteur pour finaliser l’objet théâtral. Yvan Bienvenue compte parmi eux. "Quand j’ai lu le texte, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas toucher à l’oeuvre testamentaire de Bélanger. On a donc décidé d’en faire une lecture publique pour rencontrer des gens vivant avec le VIH et pour échanger avec des professionnels de la santé." Un événement qui donne lieu à de fructueuses discussions sur les états généraux du sida à Montréal et jette les bases de La vie continue.

L’histoire imaginée par Bienvenue se déroule un 23 décembre, en pleine tempête de neige. Après avoir reçu une lettre de convocation par la poste, plusieurs personnes se présentent à une clinique de sérologie où ils apprennent que leur nom figure sur une liste laissée par un jeune homme décédé. Ne connaissant ni l’auteur de cette inquiétante missive ni même ce qui les unit, les cinq patients vivront dans cette clinique d’angoissants moments de remise en question.

"Au début, explique Bienvenue, je voulais écrire une pièce répondant à tous les besoins criants du milieu: éducation, prévention, gestion de crise… Mais je me suis aperçu que je serais beaucoup plus utile en restant près de ma poésie. Si j’avais conservé cette approche clinique et didactique, je n’aurais rien apporté de nouveau." L’auteur a donc choisi de s’ancrer dans l’émotion. "J’ai intégré au texte les monologues que j’avais écrits pour cerner les personnages et je les ai fait éclater en les intercalant. Il y a donc beaucoup de soliloques qui, parfois, se répondent comme des dialogues."

Quelques lectures des premières ébauches de la pièce ont également été organisées afin que les membres d’organismes tels que MIELS-Québec, BRAS-Outaouais ou GRIS-Montréal puissent livrer leurs commentaires et participer activement au processus de création. "Le résultat donne une oeuvre poétique, estime Bienvenue. Un combat entre la vie et la mort. La poésie a toujours été pour moi une oeuvre de résistance contre la mort."

Du 22 avril au 10 mai
Au Théâtre Prospero
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