Marcelle Dubois : La fureur de vivre

Voilà déjà sept ans que Marcelle Dubois et son équipe préparent, imaginent et peaufinent le Festival du Jamais Lu. Cette année, l’auteure, fondatrice et directrice artistique de l’événement semble avoir récolté les fruits de l’expérience. "Au fil des ans, on a appris à travailler plus rapidement, a-t-elle fièrement confié lors du dévoilement de la programmation. Pour cette édition, la récupération d’un temps précieux nous a permis de concocter un calendrier des plus complets."

Du 2 au 11 mai, le public aura donc l’occasion d’assister à la mise en lecture d’une quinzaine de textes inédits qui, au dire de Dubois, illustrent bien les idées qui bouillonnent et virevoltent dans la tête des créateurs. "Les bienfaits de l’expérience nous ont permis de prendre du recul pour comprendre ce qui anime les auteurs. Après observation, leur écriture nous a semblé révéler l’urgence de dire que nous pouvons avoir un impact sur notre environnement, que les choses ont gardé une dimension humaine et que l’on peut trouver des espaces pour reprendre la parole. Et c’est cet espace qu’offre le Jamais Lu."

Toujours selon Dubois, trois courants d’auteurs colorent l’édition 2008 du Festival: les fidèles qui reviennent année après année, la nouvelle génération fraîchement émoulue des écoles de théâtre et les jeunes dramaturges émergents issus de la francophonie internationale. À travers les plumes des auteurs, la directrice constate deux tendances: "Je remarque d’abord le retour d’un engagement politique. Et il y a aussi tout un courant d’auteurs qui tirent les ficelles de notre monde et qui observent les mécanismes de la société actuelle."

Sur le banc des "habitués" du Festival, on retrouve notamment Philippe Ducros, Annie Ranger, Simon Boudreault et Mathilde Dumont. Également au menu, quelques petits nouveaux tels que Catherine Léger, Emmanuel Reichenbach, Sandrine Cloutier, Félix Beaulieu-Duchesneau ou encore Pier-Luc Lasalle. À eux se joignent quatre invités de l’extérieur du Québec: Kokouvi Galley (Togo), Claude Guilmain (Ontario), Olivier Coyette (Belgique) et Carole Ammoun (Liban). En plus de présenter un texte, ces deux derniers participent, avec Evelyne de la Chenelière, à un projet spécial intitulé Correspondances.

"Cette année, explique Dubois, nous avons demandé à trois auteurs vivant dans trois pays dont l’identité nationale chancelle (Québec, Belgique, Liban) de correspondre par courriel pendant un an et d’écrire un texte en mosaïque sur la question "Rester ou partir?"." À cela s’ajoutent une discussion sur le thème "Le territoire influence-t-il l’écriture?" ainsi que les traditionnels levers de rideau dont les courtes performances seront assurées par les artisans de la revue Liberté.

Au total, une centaine de professionnels du milieu prendront part aux festivités dont les metteurs en scène Luce Pelletier, Martine Beaulne, Frédéric Blanchette et les comédiens Émilie Bibeau, Hélène Florent, Jacques Laroche, Stéphane Lebreton, Éric Bernier et Isabelle Roy.

Du 2 au 11 mai
Au bar O Patro Vys
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