Samsara : Cheval mythique
Samsara, de la compagnie européenne Capriola, est un spectacle qui mêle danse, théâtre, musique et art équestre.
Dans la philosophie bouddhiste, le samsara désigne les cycles d’existences que l’humain doit subir au fil des réincarnations, jusqu’à ce qu’il s’en libère en atteignant l’éveil et en devenant bouddha. Samsara, c’est aussi le nom de la jument que le cavalier Gérard Huc a découverte voilà quelques années dans un pré de Belgique. Très vite, il conviendra avec sa compagne, la chorégraphe Nadi Malengreaux, de créer un spectacle intégrant le cheval. "Ça a quasiment été plus facile pour Samsara que pour les danseuses, affirme Gérard Huc. Parce que nous, les humains, nous avons tous des a priori sur la façon dont les choses vont se passer, alors que l’animal, il ne calcule pas. Quand vous approchez la main vers un chat, un chien ou un cheval, il vous accepte tout de suite ou pas. Il ne triche pas, il est très direct dans l’expression de ses sentiments. Ce qui fait que ça a été très facile avec Samsara, même si j’ai dû lui apprendre certaines choses pour qu’elle ait confiance en moi."
De fait, prendre l’avion, monter dans un ascenseur ou arpenter des coulisses ne sont pas des activités évidentes pour un cheval. Pas plus que de passer une heure sous les projecteurs. C’est pourquoi Huc et Malengreaux ont créé un lieu de répétition reproduisant les conditions d’une salle de spectacle dans leur maison du Sud-Ouest de la France. Les théâtres doivent adapter leurs locaux en conséquence et l’animal, pour sa part, a dû faire tout un apprentissage. Pour Huc, le respect de l’animal est une condition sine qua non de son éducation et le plaisir est sa principale motivation à coopérer.
"Samsara s’exprime dans le spectacle et elle s’amuse, assure le cavalier. C’est une danseuse à part entière. C’est un être vivant qui vit avec nous et à qui je parle exactement de la même façon qu’avec vous. On ne pourrait pas avoir le résultat qu’on a sur scène s’il y avait contrainte parce que les pieds des filles sont parfois à un centimètre des sabots du cheval qui passe au galop. Ce serait trop dangereux."
Réunissant une narratrice, cinq danseuses-comédiennes et quatre musiciens, Samsara raconte en plusieurs tableaux une des vies antérieures de ce prince qui devint Bouddha après des années de méditation. Une vie où, avant d’être un homme, il fut un cheval. Inspirée de contes tibétains, l’histoire est signée Ève Ricard, soeur du célèbre moine bouddhiste Matthieu Ricard, traducteur officiel du dalaï-lama. "On raconte une histoire, mais on ne cherche pas à dispenser un enseignement bouddhiste, précise Huc. Chacun peut retenir quelque chose du spectacle en fonction de ce qu’il vit à ce moment-là."
Le 14 mai à 20h
À la salle Odyssée
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