Secret

En ouverture de l’édition 2008 du Carrefour international de théâtre, Secret, de la compagnie française Cirque ici. S’il s’agit bien de cirque, présenté sous chapiteau, inutile de chercher les animaux; Johann Le Guillerm n’en est pas moins le dompteur d’une fabuleuse ménagerie. Créé en 2003, Secret fascine partout où passe l’artiste singulier. Après le premier spectacle de sa compagnie (Où ça?, en 1995) et un tour du monde d’un an et demi, il commence des recherches en laboratoire qui le mènent à la conception de Secret, dont il signe mise en piste et interprétation, accompagné de deux musiciens, jouant en direct.

Équilibriste, manipulateur et créateur d’objets, Johann Le Guillerm, entre art du cirque et "science de l’idiot", dit-il lui-même, défie les lois de la matière et celles de la physique. Entouré d’objets familiers qui se transforment, sous son fouet, en "sculptures éphémères", il dompte la matière de sa volonté tendue, de sa concentration sans faille et de la parfaite maîtrise de son corps. Il officie en une cérémonie étrange, renvoyant les spectateurs, entre surprise et émotion, à la poésie du monde. "Funambule", "inventeur", "sorcier", "mage", "alchimiste", "poète", "gladiateur", "un peu fauve, un peu Don Quichotte": ainsi qualifie-t-on dans la presse Johann Le Guillerm, qui s’est affirmé, en quelques années, comme l’un des plus grands artistes de cirque contemporain. Créant chez le spectateur, par l’intensité de sa présence et le caractère inouï de ses inventions, un "chaos mental" qui laisse, dit-on, sidéré, ébloui. Du 14 au 24 mai au parc de l’Esplanade.