Nadia Ross : Une vie de rebelle
Scène

Nadia Ross : Une vie de rebelle

Dans le cadre du FTA, Nadia Ross, de la compagnie STO Union d’Ottawa, présente 7 Important Things, une pièce qui raconte la vraie vie, d’un vrai hippie.

En 1966, George Acheson avait 16 ans. Lorsque son père militaire lui ordonne de couper sa crinière de hippie, il refuse catégoriquement. En deux temps trois mouvements, l’adolescent est foutu à la porte du foyer familial. C’est là que sa vie de marginal débute. Il passera par Woodstock, manifestera contre la guerre au Vietnam et sera de tous les mouvements de la contre-culture. Aujourd’hui, Acheson est barbier dans le petit village tranquille de Wakefield près de la frontière ontarienne.

Que fera-t-il alors sur les planches du Théâtre La Chapelle? Nadia Ross, fondatrice de STO Union, auteure, metteure en scène et interprète, avec Acheson, de 7 Important Things, nous éclaire: "George s’est toujours dit qu’il était pour vivre pleinement tout ce qu’il avait envie de vivre et qu’une fois plus vieux, il raconterait son histoire. C’est ce qu’il fait avec cette pièce, en nous disant les sept choses qui sont importantes pour lui."

On peut dire que Ross connaît bien Acheson. C’est même grâce à lui qu’elle a rencontré son époux. Mais au-delà de ce lien, elle a toujours été fascinée par cet homme. "C’est un type qui se fait remarquer, qui fait parler de lui constamment. La première fois que je l’ai vu, c’était dans les années 80. C’était un punk qui rôdait dans les rues de Toronto. J’aime sa marginalité et sa simplicité. Il a une confiance et une solidité intérieure que j’ai rarement vues dans ma vie. Il dit que ça lui vient de ses années de hippie. D’ailleurs, il est encore très marqué par les années 60."

Acheson ne connaît rien en théâtre. Depuis six ans, il relit les textes de Ross, lui fait des commentaires, mais ce n’est pas un homme de théâtre pour autant. Le faire monter sur une scène était tout un risque pour Ross. Elle ne le regrette pas. Ils ont notamment joué, avec brio, au Hebbel Theater, à Berlin, ainsi qu’au Centre national des arts, à Ottawa. Il semble que le plus ardu ait été le processus de création. "Il était en quelque sorte vierge; je devais tout lui inculquer. Il ne savait même pas ce qu’était une répétition générale! Il a dû apprendre tous les petits détails de la création théâtrale. En revanche, j’ai appris beaucoup, moi aussi; ça permet de prendre du recul."

Acheson a donc participé à l’écriture. C’est son histoire après tout. D’ailleurs, vaut-elle la peine d’être racontée? Oui, car elle fascine et dérange. C’est du moins ce qu’affirme Ross. "Certains voient en lui ce qu’ils n’ont jamais osé faire; d’autres trouvent que l’homme a complètement raté sa vie. Ce sont ces deux points de vue que j’ai voulu explorer dans la pièce. Il y a donc deux voix qui s’opposent, celle d’Acheson et la mienne. Ça donne de belles confrontations."

Du 27 au 30 mai
Au Théâtre La Chapelle
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