Le Feuilleton : Même heure, même poste
Scène

Le Feuilleton : Même heure, même poste

Le Feuilleton, événement festif des plus attendus, revient nous communiquer un peu de sa folie pour une quatrième année consécutive.

Même s’ils n’ont pas bénéficié de subventions pour cette nouvelle mouture de leur Feuilleton, Salomé Corbo et Vincent Rouleau, les maîtres de ce projet qui mélange improvisation, cinéma et théâtre, ont quand même tenu à poursuivre ce qui est désormais devenu une tradition. Sous la bannière des Productions À Suivre, la troupe d’improvisateurs-comédiens, mélange d’habitués et de nouveaux visages, se lance cette fois dans un "polar délirant" en quatre parties.

La première des quatre représentations nous propose l’histoire de Christophe, un homme mou et ordinaire qui part à la recherche de son frère jumeau après en avoir appris l’existence par sa mère alcoolique. Au réveil d’un coma éthylique, cet antihéros se croira détective privé, et il continuera sa quête fraternelle à l’aide d’un nouvel ami imaginaire.

Si les moyens sont comme toujours assez frustes, la créativité déployée par les concepteurs et les comédiens suffit à construire un univers imaginaire solide. Les projections vidéo, simples, constituent un support original, offrent une agréable diversité. Cela dit, elles auraient souvent pu être écourtées. Les différentes scènes improvisées, parfois trop longues elles aussi, révèlent des comédiens qui offrent des trésors d’inventivité à un public se prêtant immédiatement au jeu. En effet, difficile de ne pas pardonner ces quelques longueurs, bredouillages et autres confusions lorsque l’on se rappelle qu’on assiste là à un numéro d’improvisation. La spontanéité fait ici office de structure, et les différentes petites erreurs constituent autant de preuves d’authenticité.

Il est toutefois plus difficile de pardonner la facilité dans laquelle trempent tour à tour les différents comédiens. Les clichés voisinent avec les stéréotypes alors que la jeune pimbêche scotchée à son cellulaire côtoie l’homosexuel qui en fait tout autant. Il faut cependant préciser que ces types sont poussés loin dans leurs extrêmes, ce qui fait ressortir tout le potentiel comique qu’ils recèlent. S’il est évident que Le Feuilleton est bien loin d’atteindre la perfection, on ne peut que l’apprécier davantage. Brute, vraie, inépuisable source d’amusement, la soirée laisse le spectateur avide et impressionné par une telle mise en danger.

Jusqu’au 8 juin
Tous les dimanches
Au Lion d’Or
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