Sweet Charity : Âme charitable
Scène

Sweet Charity : Âme charitable

Avec Sweet Charity, le Théâtre du Rideau Vert clôt sa saison sur une note estivale qui manque quelque peu d’éclat.

Après Cabaret, My Fair Lady et Neuf, Denise Filiatrault tire les ficelles de Sweet Charity, cette populaire comédie musicale créée à Broadway en 1966. Présenté en collaboration avec Juste pour rire, le spectacle met en vedette une brochette d’artistes polyvalents.

Inspirée des Nuits de Cabiria, le film de Fellini, Sweet Charity raconte les aventures de Charity Hope Valentine, entraîneuse au ballroom Le Fandango. Avec ses copines, la jeune femme passe ses nuits à divertir les hommes, cumulant les aventures fortuites dans l’espoir de croiser l’âme soeur et d’entreprendre une vie meilleure. Grande romantique, elle atterrit sans cesse dans les bras de beaux parleurs qui profitent de sa candeur.

Malgré une histoire mignonnette et une solide distribution, force est de constater que la magie de Sweet Charity n’opère pas. On nous présente le destin cruel d’une sympathique jeune fille issue d’un sombre milieu social et qui, malgré les embûches, garde foi en l’amour. Mais le texte plutôt insipide ne suscite ni émotion, ni réflexion, ni rires francs. Les paroles de Dorothy Fields, ici traduites par Yves Morin, semblent malheureusement dénuées de profondeur et d’intérêt. Résultat? Le spectacle manque résolument d’ambiance et d’effervescence. Dans le rôle principal, Marie-Ève Beaulieu est juste et charmante mais on aurait souhaité une présence plus électrisante et plus ancrée (bien que l’humilité qui habite son personnage impose une certaine retenue).

Filiatrault propose une mise en scène sans grands flaflas, où théâtre, chant, danse et robes à paillettes s’entremêlent aisément. Avec la ville de New York en toile de fond, les acteurs, chanteurs et danseurs offrent de belles performances vocales et suivent au quart de tour le rythme des chorégraphies énergiques de Geneviève Dorion-Coupal. Certains tableaux chantés et dansés se démarquent, notamment celui dans lequel Steve Hanley joue le gourou d’une secte peace and love. L’énergie de groupe est alors palpable. Le duo Émily BéginChantal Dauphinais charme également; les voix des deux artistes se complètent dans une belle harmonie. Reste que, du début à la fin de la représentation, on attend le petit frisson qui ne vient pas.