Benoît Brière : Scènes de théâtre
Au Théâtre du Vieux-Terrebonne, Benoît Brière signe cet été sa première mise en scène professionnelle. Avec une distribution de choix, il crée Silence en coulisses!, une comédie du Britannique Michael Frayn.
Cette année, fort du succès public et critique obtenu l’été dernier avec Ténor recherché, Benoît Brière, directeur artistique des productions estivales du Théâtre du Vieux-Terrebonne, a choisi de signer sa première mise en scène professionnelle avec Silence en coulisses!, une pièce du Britannique Michael Frayn dont on dit qu’elle ne laisse aucun répit, ni au public, ni aux acteurs, ni au metteur en scène.
"Je n’avais pas le goût d’être paresseux, lance Brière. Ni d’inviter à la paresse. C’est un spectacle qui est physique, pour ne pas dire épique. Je me plais souvent à dire que je fais plus de la chorégraphie que de la mise en scène. Particulièrement dans le trafic de l’acte 2: une véritable pantomime qui se déroule en coulisses alors que la pièce se joue de l’autre bord du mur."
Traduite et adaptée dans la langue de Molière par Josée La Bossière, Noises Off a remporté un succès international depuis sa création à Londres en 1982. Après avoir tenu l’affiche pendant cinq ans sur Broadway, la pièce, dont on parle comme d’un alliage de drôlerie et d’intelligence, a été portée au grand écran par Peter Bogdanovich en 1992.
L’ENVERS DU DECOR
Une troupe de sympathiques comédiens brillant par leur amateurisme (Suzanne Champagne, Henri Chassé, Marc Legault, Benoît McGinnis, Catherine-Anne Toupin et Marie Turgeon) répète un mauvais vaudeville (Fais gaffe à l’embrouille) sous l’oeil atterré d’un metteur en scène confus (Jean Maheux) et d’une paire d’assistants à bout de souffle (Stéphane Jacques et Catherine Vidal).
Les portes claquent côté scène, les passions se déchaînent côté coulisses. Trous de mémoire et cafouillages, le spectacle dérape et tout se déglingue. C’est le délire total! "Pour rendre ça clair, j’ai décidé de faire du metteur en scène un narrateur, précise Brière. Il nous raconte sa pire expérience théâtrale à vie. Il nous met en situation. Bien sûr, le résultat est une farce, ce que j’appelle un Feydeau à l’anglaise. Mais on n’est pas très loin de la vérité. Souvent, une salle de répétition, ça ressemble à ça."
Ainsi, la pièce de Frayn, plusieurs fois éprouvée, entrelace habilement l’endroit et l’envers du décor, dévoile au public tout ce que l’on prend habituellement un soin jaloux à lui cacher. Pour le metteur en scène et son équipe, c’est un véritable casse-tête, un vrai défi. "C’est d’une grande complexité, affirme Brière. Je dirais que ça se compare à des mathématiques. J’espère que nos calculs sont bons! C’est rare qu’on ait l’occasion de vivre ce genre d’expérience. En ce moment, les comédiens sont morts de peur. Ils se disent que jamais ils ne prendront part à un spectacle plus exigeant. Heureusement, on a la chance inouïe de travailler dans le décor depuis presque le début des répétitions."
Les deux mains dans sa première mise en scène, il semble que Benoît Brière soit le plus heureux des hommes. "Je tripe sur mon expérience. J’ai trop de plaisir. À moins qu’on décide qu’on ne veut plus m’en faire faire, je ne pense pas que ce soit ma dernière mise en scène."
Du 11 juin au 6 septembre
Au Théâtre du Vieux-Terrebonne
Tél.: 450 492-4777 ou 1 866 404-4777
Info: www.theatreduvieuxterrebonne.com