Il s’agit bien sûr de la même histoire. Trois archéologues passionnés qui tentent de prouver l’existence du héros mythologique Persée sont peu à peu plongés dans une véritable quête existentielle. La même fougue et la même inventivité aussi. On ne cesse d’être séduits par la facilité avec laquelle Olivier Ducas, Francis Monty et Mathieu Gosselin transforment les objets du quotidien en captivantes marionnettes.

Dans l’ensemble, les moments forts du spectacle sont conservés tels quels, ainsi que l’ingénieux dispositif scénique, fait de boîtes de bois, de lampes et de cordes à linge tendues, prêtes à exhiber les masques des mythiques personnages. Le spectacle a cependant été resserré, raccourci. Des bribes de texte sont disparues ici et là, pour concentrer l’attention sur l’action. Si quelques scènes sont aussi escamotées, on remarque surtout que les personnages d’archéologues ont été approfondis, que chacun des trois scientifiques a affiné sa personnalité. Leur complicité et leur complémentarité en est accrue, et cela se ressent aussi bien dans la manipulation commune des objets que dans les scènes transitoires.

Difficile toutefois de vivre pleinement le spectacle le jour de la première, une représentation en principe réservée aux parents accompagnés de leurs bébés. Idée en apparence sympathique, mais à ne pas répéter. Si les pleurs constants des poupons ont définitivement nui à la qualité d’écoute des spectateurs, ils semblent avoir aussi perturbé le jeu des comédiens-manipulateurs, visiblement déroutés par l’exercice.

Mais peu importe. Cette version achevée est convaincante et toujours aussi festive. Elle donne, certes, envie de suivre le Théâtre de la Pire Espèce dans sa nouvelle aventure, Roland, présentée en alternance avec Persée pendant le OFF.T.A.

Jusqu’au 14 juin
À la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui
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