Rex : Passer à l'est
Scène

Rex : Passer à l’est

Avec Rex, le Théâtre des Ventrebleus propose une comédie country qui interroge avec un humour décapant les valeurs de la société contemporaine.

Après Le Capitaine Horribifabulo, Scrooge et Poe, trois pièces où se côtoyaient le ludique et le merveilleux, Jean-Guy Legault et le Théâtre des Ventrebleus reviennent à la charge avec Rex, une quatrième création tout aussi délurée que les précédentes.

Les temps sont durs dans les Prairies canadiennes où une sécheresse réduit à néant les vertes contrées. C’est dans ce contexte que Rex, dernier cow-boy canadien, décide de quitter sa Saskatchewan natale et de filer vers l’est. Avec sa vache Howdie et son cheval Rosco, il traverse notamment les villes de Maple Creek, Yellow Grass et White City avant d’emprunter la Transcanadienne dans l’espoir de faire fortune au Québec, à Laval, plus exactement! Pour continuer sa route, Rex devra vendre cheval et fusils tout en sauvant son âme des griffes de la ribambelle de personnages qu’il croise et qui travaillent à la déconstruction d’une figure mythique: celle du cow-boy!

À vue de nez, cette pièce pose quelques questions ludiques et toutes simples, du genre: Quelle est la place du cow-boy dans notre société contemporaine? Ou encore: Autrefois icône de virilité et de liberté, le poète des plaines serait-il devenu une caricature de lui-même? Mais ce qui est ingénieux de la part de Legault, c’est de réussir, à travers ces interrogations légères et festives, à remettre en cause les valeurs actuelles d’une société où l’imaginaire cède la place à la poursuite frénétique du progrès.

Tout en humour, l’auteur survole, entre autres, les thèmes épineux de l’énergie éolienne, de l’éthanol, des méga-porcheries et du partenariat public-privé. Dans la peau du cheval Rosco (doté d’un accent espagnol!), d’un prédicateur dérangé et de plusieurs autres personnages, Bruno Marcil offre une performance plus que savoureuse. Geneviève Bélisle et Éloi Cousineau cumulent également les rôles avec brio, tandis que Louis-Olivier Mauffette incarne un cow-boy digne de ce nom! En fond de scène, un panneau projette les noms des villes que traverse Rex, autant de lieux où pleuvent différentes anecdotes. Voilà une petite trouvaille de mise en scène qui permet au public de suivre aisément ce dynamique road trip.

Jusqu’au 7 juin
Au Studio André-Pagé de l’École nationale de théâtre
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