Anne Casabonne : Meurtre et mystère
Anne Casabonne incarne une coiffeuse suspecte dans Coup de ciseaux, une comédie policière de Paul Portner présentée cet été à Sainte-Agathe-des-Monts.
Cet été, au Théâtre Le Patriote, Claude Maher signe la mise en scène de Coup de ciseaux, probablement la première adaptation franco-québécoise de la comédie policière Shear Madness. L’écrivain et psychologue suisse allemand Paul Portner a écrit Scherenschnitt dans les années 60. Au départ, l’oeuvre devait exposer la perspicacité et la faculté de discernement d’un groupe de gens, ainsi que leurs différentes manières de relater un événement dont ils n’ont pas été témoins.
En 1980, à Boston, Marilyn Abrams et Bruce Jordan ont fait de ce drame psychologique sérieux, voire érudit, une comédie qui a depuis été acclamée par plus de huit millions de spectateurs à travers le monde, un huis clos drôle et inquiétant dont tous les protagonistes, comme chez Agatha Christie, sont soupçonnables.
L’action se déroule dans un salon de coiffure de la rue Sainte-Catherine, un lieu où se croisent des personnages plus farfelus les uns que les autres. François-Étienne Paré incarne un coiffeur extravagant, Louise Deschâtelets, une dame à l’air digne, Éric Hoziel, un antiquaire mystérieux, Claude Maher, un client curieux, Marc St-Martin, un jeune homme affable et Anne Casabonne, une coiffeuse que certains diraient ambitieuse. Au bout du fil, la comédienne marche sur des oeufs, cherche à ne pas trop en dire sur le personnage qu’elle défend. "Je dirais que c’est une fille qui est très à son affaire, consciencieuse. Son patron l’énerve et elle rêve d’avoir son propre salon de coiffure. Disons que pour arriver à ses fins, il se pourrait qu’elle soit un peu manipulatrice."
L’intrigue de la pièce repose sur une mort mystérieuse, celle de la logeuse de l’étage supérieur. Ce qui est original, c’est que pour résoudre le crime et découvrir l’identité du coupable, la représentation instaure un débat interactif (et non participatif) entre les comédiens et le public. Du fait de cette "interférence" de la salle, la finalité de la pièce diffère à chaque représentation. "Ce sont les spectateurs qui doivent déterminer qui est le meurtrier, explique Casabonne. Pour y arriver, ils doivent se fier à ce qu’ils perçoivent et aux indices qui sont semés par la mise en scène. Le choix du public influence tout ce qui va se passer ensuite."
En plus de l’interaction entre acteurs et spectateurs, la mise en scène inclut des références à l’actualité québécoise. "Chaque soir, raconte la comédienne, on va faire allusion à des événements qui se sont déroulés le jour même: la politique, les faits divers, la culture, la température, etc."
Cette aventure théâtrale, que Casabonne décrit comme "légère" et "divertissante", constitue pour les interprètes un véritable défi. "Ça va être un challenge à chaque fois. On est sur scène de A à Z, même pendant l’entrée du public et durant l’entracte. C’est aussi extrêmement exigeant en ce qui concerne le sous-texte. Je pense que je n’ai jamais analysé un texte autant que ça. En été, en plus."
Du 25 juin au 30 août
Au Théâtre Le Patriote
Tél.: 819 326-3655 ou 1 888 326-3655
Info: www.theatrepatriote.com