Martin Petit : C’t’une fois l’histoire d’un gars
Les Québécois n’ont pas besoin de 400 bonnes raisons pour fêter fort, un simple prétexte suffit! C’est pour cette raison qu’on a chargé Martin Petit d’animer le gala soulignant le 400e.
On ne sait pas comment l’histoire finira, mais on peut compter sur Martin Petit pour nous rappeler comment elle a commencé. À l’occasion des Galas du Grand Rire, l’humoriste s’est vu confier la tâche d’animer une soirée historique: le Gala "Spécial 400e". "À ma grande surprise, personne n’avait choisi ce thème-là! J’ai sauté dessus! On fête Québec en musique, en théâtre, en danse, en pétards… ça aurait été absurde que l’humour n’ait pas sa place dans les festivités."
Si l’heure est à la fête, on doit quand même garder à l’esprit que le Québec est dans une période de réflexion et que les mots crise identitaire sont sur toutes les lèvres. C’est le moment idéal pour nous rafraîchir la mémoire à propos de nos origines. "Ça rejoint la thématique de mon one man show", que l’humoriste présentera pour la dernière fois cet été: "Il y a une grosse partie du spectacle qui est réservée au "nous". De quoi on parle quand on parle de ce "nous"-là? Je me suis dit que j’allais profiter du fait qu’on était en gang pour discuter d’où on vient, de qui on est, d’où on est rendus en 2008."
Après 400 ans, c’est normal de vouloir faire le point, et avec le débat sur l’identité culturelle des Québécois qui fait rage, c’est aussi un moment opportun pour réfléchir avec humour sur les hauts et les bas de notre histoire. "L’angle historique me fait faire des drôles de parallèles! Je pensais qu’on allait rire un peu de nos ancêtres, en fait, c’est le contraire. Je pense qu’on va surtout rire de nous autres! Quand tu regardes dans le fond de l’humanité, il y a un sentiment de déjà-vu. On se dit: "Ben coudonc, je suis encore en train de vivre du vieux même si j’avais l’impression de vivre du neuf." La seule chose de neuve en 2008, c’est le iPhone, j’ai beau chercher, je n’ai pas trouvé d’équivalent…" commente l’humoriste. "Travailler avec l’histoire, c’est un peu périlleux. C’est comme jongler avec de la dynamite: tu ne veux pas échapper le bâton. Les Québécois sont cyniques sur beaucoup de sujets, mais sur notre histoire, on est un peu sensibles. Je ne voulais pas écrire quelque chose de facile ou faire des gags sur des bases fallacieuses, je ne voulais pas faire des jokes sur des faussetés, alors j’ai fait mes devoirs."
À ce chapitre, célébrer quatre siècles de vie commune, ça signifie aussi qu’il faut prendre conscience de tous ceux qui y ont participé, mais que l’histoire a oublié. "Je me suis rendu compte qu’on avait un drôle de rapport avec les communautés amérindiennes. Il y a beaucoup de ressentiment de part et d’autre. On a eu la volonté de les "déculturer"… C’est une période sombre. Pour un humoriste, un tabou comme ça, c’est génial. Notre rapport avec les Amérindiens, c’est très important, mais ce n’est pas le genre de choses que tu abordes d’une façon superficielle et populiste. De dire que nous autres, on n’en est pas, c’est une grave erreur, une mauvaise conception. C’est le temps qu’on ramène ça à l’ordre du jour."
Le 27 juin à 19h45
Au Grand Théâtre