Sophie Faucher pour Huit femmes : Elles rient au meurtre
La truculente Sophie Faucher et sept autres comédiennes exceptionnelles seront sur la scène du Vieux Clocher de Sherbrooke cet été pour un "meurtre et mystère" des plus hilarants.
Par le passé, les Sherbrookois devaient lors de la saison estivale prendre la voiture et sillonner des routes de campagne afin de se rendre jusqu’aux différents théâtres de la région pour rire un bon coup. Cette année, c’est le théâtre d’été qui vient à eux… et pas n’importe lequel! L’adaptation québécoise de Jean-Guy Legault de Huit Femmes est considérée comme "le grand succès théâtral de 2008".
Dans cette comédie policière de Robert Thomas, Sophie Faucher revêt une perruque blond platine pour interpréter la grandiloquente Gaby, un personnage qu’elle adore, malgré ses nombreux travers: "Elle reçoit sa famille pour Noël. C’est le grand rassemblement dans la maison familiale qui est située à North Hatley. Gaby est une bourgeoise, un peu superficielle, matérialiste, qui a peur de vieillir, qui veut rester à la mode, dans le coup… Elle passe beaucoup de temps à s’occuper d’elle, et un peu moins de ses deux filles." Celles-ci sont jouées par Catherine Florent et Marilyn Perreault. Les autres femmes sont sa mère handicapée (Béatrice Picard), sa soeur névrosée (Nathalie Gascon) et sa profiteuse de belle-soeur (Brigitte Paquette). Il y a aussi la fidèle femme à tout faire (Gabrielle Mathieu) ainsi que la nouvelle boniche (Geneviève Bélisle). Ça fait huit… le compte est bon.
Les projets de toute la maisonnée sont contrariés lorsque le mari de Gaby est retrouvé mort dans sa chambre; il a un couteau planté dans le dos. Le party de Noël tourne alors au cauchemar car les huit femmes ont toutes des raisons cachées d’éliminer le seul homme de cette histoire. Elles ont toutes des secrets, une double vie… Après le meurtre, les vraies facettes de tout le monde se révèlent. Grâce à Jean-Guy Legault, on peut être assuré que ça ne sera pas triste; il y a beaucoup d’humour dans tout cela! "Il a réglé ça au quart de tour, comme une mécanique d’horlogerie, explique Sophie Faucher. Le décor est sur deux étages. On monte, on descend, on court à droite et à gauche. C’est un feu roulant. Disons que ça rentre dans le mollet!" La chorégraphie est tout particulièrement périlleuse pour Nathalie Gascon, dont la performance relève presque de l’acrobatie. "Nathalie? C’est une athlète!" s’exclame Sophie, qui n’a également pas la tâche facile. "Sur scène, je porte une robe en laine et un manteau de vison… C’est un sauna portatif!"
En plus d’avoir joué Huit Femmes tout l’été dernier, cette jolie troupe a effectué une tournée qui l’a amenée d’un bout à l’autre du Québec au cours de la dernière année (les salles ont été archipleines). Lorsqu’on demande à Sophie Faucher si elle est heureuse de retrouver tout ce beau monde pour un autre été, sa réponse ne se fait pas attendre: "Non, c’est très pénible, dit-elle avant de s’esclaffer. Si je n’étais pas heureuse de les retrouver, j’aurais fait autre chose. On va habiter dans la région; on partage même des chalets. Alors oui, l’entente n’est pas que sur scène."
FEMME FATALE
Connue du grand public pour son rôle d’ange dans les publicités du fromage à la crème Philadelphia – "Je les boude; j’utilise du Lactantia maintenant" – et plus récemment, pour son rôle de la botoxée Crystale dans Le coeur a ses raisons, Sophie Faucher est également une comédienne célébrée pour ses grands rôles dramatiques au théâtre (en 2003, elle interprétait Frida Kahlo dans une mise en scène de Robert Lepage): "Il y a deux facettes: Sophie qui rit, Sophie qui pleure. J’imagine qu’on fait appel à moi pour une énergie particulière et "mon bon parler français"! On aime beaucoup bousculer ma grande classe", affirme-t-elle avec une charmante autodérision.
"J’étais au Conservatoire d’art dramatique et je disais vouloir jouer les jeunes filles et ensuite les mamans… Ça, ce fut long, car on me faisait jouer les super salopes, les maîtresses, les intrigantes… On ne me voyait pas en mère de famille. Là, je fais des mères et j’espère passer aux grands-mères. C’est ça, une carrière."
Les défis professionnels servent de dynamo pour la comédienne. "Quand j’ai peur, je suis partante." Elle est donc très enthousiaste à cette idée de traduire Huit Femmes en Eight Women pour ensuite effectuer une tournée pancanadienne. "Même si on avait un petit french accent, ça serait juste charming. Why not, peanut?"
Dès le 27 juin
Au Vieux Clocher de Sherbrooke
À voir si vous aimez /
Les comédies policières, nos grandes comédiennes québécoises, le film Huit Femmes de François Ozon