Frédéric Dubois : La vie est belle
Scène

Frédéric Dubois : La vie est belle

Frédéric Dubois dirige 35 comédiens-chanteurs dans la comédie musicale Les Misérables. Une reprise qui se démarque de l’original en retournant au roman et à la vie.

Ayant déjà touché à l’opéra alors qu’il enseignait au Conservatoire de musique, Frédéric Dubois ne se sent pas trop dépaysé par l’aventure des Misérables. "Je pratique le même métier que d’habitude, commence-t-il. Je fais toujours de la mise en scène, mais avec un médium différent et, en même temps, pas si différent que ça, parce qu’il ne s’agit pas d’un tour de chant, mais d’une histoire très forte." Il faut dire que le spectacle est tiré d’un livre d’une grande richesse, auquel il s’est d’ailleurs constamment rapporté. "Hugo n’est pas juste un écrivain, c’est un philosophe, un humaniste, un sociologue incroyable, observe-t-il. Je suis allé chercher beaucoup de réponses dans le roman; ça a vraiment été une bible en ce qui a trait aux références historiques, sociologiques, aux costumes, aux décors, au ton qu’on voulait que ça ait."

Cela dit, il n’avait jamais eu à diriger une production d’une telle envergure. "La mécanique est énorme, mais une fois qu’on l’a trouvée et qu’on l’a mise en branle, elle fonctionne. La difficulté est de demeurer cohérent à travers l’énormité de cette chose, de rester accroché à la préoccupation de base qui est de raconter une histoire." Quant à sa ligne directrice, il explique: "Il s’agit d’un plaidoyer pour la vie, pour les hommes, et moi, je pense que c’est pour cette raison que je fais du théâtre, parce que je veux célébrer la vie. Le roman commence avec un paragraphe qui affirme que tant qu’il y aura des femmes qui mourront de faim et des enfants qui deviendront orphelins, il y aura une place pour un livre comme celui-ci. Ça a été écrit il y a 150 ans et c’est encore comme ça, donc, il est toujours pertinent de dire, comme dans la dernière chanson: "Joignez-vous à la croisade de ceux qui croient au genre humain.""

Cette vision, il a cherché à la mettre en valeur en se rapprochant le plus possible de la vie. D’abord, sur le plan de la musique, réarrangée dans cette optique. "On lui a donné un son plus organique, un peu moins années 80; on a travaillé pour que le produit final soit plus théâtral, plus près des instruments, note-t-il. Aussi, j’ai dirigé les chanteurs afin que le jeu soit très vrai, simple, pas du tout spectaculaire. Et il y a des tableaux de groupe hallucinants. À partir du moment où tu rentres 32 personnes sur une scène, que tu les fais bouger, tu n’as pas besoin d’ajouter grand-chose, la vie arrive toute seule." De même, il poursuit: "Le décor est complexe, mais très dépouillé, avec des lignes précises et rien de trop crémeux. Tout le monde nous parle du fameux plateau tournant de la production originale qui avait été une espèce de révolution à l’époque, mais on a voulu inventer notre propre machine. Ce qui fait que tout en gardant le côté grandiose, on a misé sur des éléments suggestifs qui nous indiquent immédiatement où on se trouve et sur un ton misérable, c’est-à-dire sali, gris, étouffant." N’empêche qu’il devrait en ressortir l’impression que "c’est beau la vie!", résume-t-il avec enthousiasme.

Du 27 juin au 21 août
Au Capitole
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