Le Pot aux roses : Les roses… et les épines
Dans Le Pot aux roses, huitième production de l’Ancien Presbytère de Granby, une mère ratoureuse met ses enfants à l’épreuve. Discussion autour du théâtre de création en pleine saison de la crème solaire.
Sur fond de jeux de cache-cache, Le Pot aux roses met en scène quatre frères et soeurs, réunis au sous-sol familial pour la lecture du testament de leur mère. Pour Steve (Martin Boisclair), garagiste, Annie (Marie-Ève Soulard La Ferrière), femme d’avocat pincée, Patrick (Martin Gougeon), professeur, et Stéphanie (Mélissa Dion Des Landes), rédactrice en chef d’un magazine, il s’agira d’une occasion de se rappeler de bons souvenirs et de discuter ferme.
Quand on fait remarquer à Martin Boisclair que les succinctes descriptions des personnages font craindre d’invraisemblables prises de bec et d’improbables quiproquos – c’est le lot de bien des pièces de théâtre d’été -, le comédien qui en est à sa cinquième présence à l’Ancien Presbytère s’empresse d’expliquer que Le Pot aux roses ne donne pas dans les archétypes. "C’est fait en nuances. Je ne joue pas un garagiste vulgaire et Marie-Ève ne joue pas une précieuse complètement cul de poule. On se tient loin du claquage de portes."
Bien qu’on mesure souvent la qualité d’une pièce de théâtre d’été au nombre d’éclats de rire qu’elle provoque, l’équipe de l’Ancien Presbytère prétend miser sur d’autres éléments, bien qu’on puisse tout de même lire dans son site Web que la pièce nous fera "mourir de rire"! "On raconte une histoire. C’est ça qu’on met de l’avant. On est dans un théâtre d’humains où on présente des situations très humaines", explique Boisclair. Et pour se permettre de faire dans ce genre de théâtre, l’Ancien Presbytère préfère les textes originaux (il est de Martin Gougeon cette année) aux traditionnelles traductions de textes américains qui pullulent l’été. Du théâtre de création, donc.
La taille de la salle de l’Ancien Presbytère contribue grandement à ce que l’expérience théâtrale y soit différente. Sa relative petitesse (65 places) nécessite, d’après Boisclair, une approche des planches particulière. En résulte une relation très étroite avec le public. "La personne qui est assise dans la première rangée, on est pratiquement assis sur ses genoux pour jouer. Ça donne une qualité de jeu bien intéressante, parce que le rapport est direct. Les gens qui vont venir vont être installés dans le sous-sol avec nous." Inhibant, cette proximité pour le comédien habitué à projeter jusqu’à la rangée Z? "Au début ce l’était, mais plus maintenant. Ce que j’aime, c’est que la réaction est directe et tu la sens. L’année passée, je jouais un personnage qui avait la sympathie du public au départ, mais on s’apercevait en cours de route qu’il n’était pas aimable. Tout à coup, la salle virait de bord. Comme comédien sur la scène, j’avais une petite jouissance à voir ça."
Dès le 26 juin
À l’Ancien Presbytère de Granby
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