Les Poubelles Boys : Hommes à tout faire
Les Poubelles Boys sont de retour à Montréal, 15 ans après leur première visite au Festival Juste pour rire.
En 1993, Les Poubelles Boys avaient même reçu le prix Révélation Juste pour rire. Disons que le trio était dû pour une seconde visite. Mais pourquoi ne sont-ils pas revenus plus tôt? "J’aimerais bien que vous posiez la question à Gilbert Rozon", s’exclame le contrebassiste Kamel Bénac avant de raconter les circonstances de sa première rencontre avec l’homme derrière le Festival.
"Gilbert sait bien s’entourer. Je dis ça parce que je ne crois pas qu’il avait vu notre spectacle avant de nous engager en 1993. Bref, quelques semaines après notre passage à Montréal, il est venu nous voir à Paris et nous a dit que notre prestation ressemblait bien à ce qu’on lui avait décrit! Ce soir-là, il nous a promis qu’on reviendrait au Festival. On ne peut pas dire qu’il ait menti car il a tenu sa promesse, mais heureusement qu’on n’est pas morts", lance en riant le musicien qui a fait ses études en théâtre.
À la décharge de Gilbert Rozon, il faut dire que Les Poubelles Boys, aussi composés de Stéphane Bénac (le neveu de Kamel, et non son frère) à la batterie "de cuisine" et Jean-Baptiste Musset à la guitare acoustique, ont été fort occupés en Europe à trimballer leurs deux spectacles, En chantier (créé en 2006) et Nouveau Recyclage (créé en 1999): "On a décidé de présenter Nouveau Recyclage aux Montréalais pour respecter l’ordre chronologique des choses, et parce qu’il est plus facile à transporter."
Pour le groupe qui mélange joyeusement divers styles de musique – jazz, variétés françaises, salsa et reggae – en jouant de multiples instruments construits à partir d’objets insolites – moule à gâteau, balayette, contrebassine, cuvette, poubelle, arrosoir-saxo, orgue en tuyau de vidange -, le plus difficile n’est pas de composer des musiques (le groupe joue des chansons connues et des compositions): "Le plus difficile, explique Bénac, c’est de trouver un fil dramaturgique qui se tienne. On aime faire appel aux trois disciplines artistiques que sont la danse, le théâtre et la musique, pour ensuite les transposer sur scène à travers notre univers à nous." Quand on lui demande de décrire Nouveau Recyclage, l’homme réplique: "Ah non, c’est à vous de faire ça!"
Le thème abordé n’est pas nécessairement lié à l’environnement (car il fait déjà partie de l’emballage): "Le thème réel est social, explique l’humoriste, acteur et musicien. On parle du croisement de classes sociales qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Le spectacle raconte l’histoire de deux balayeurs qui sont en retard sur leur horaire et qui, du coup, se retrouvent au même endroit, au même moment, avec un artiste qui présente son spectacle. Bien sûr, on aborde le sujet avec beaucoup de légèreté. N’empêche que c’est toujours un peu drôle de voir trois zigotos jouer d’instruments pas ordinaires."
Du 8 au 19 juillet
À la Cinquième salle de la PdA
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