Samuel Tétreault et Andrea Pelaez : Accommodements admirables
Samuel Tétreault et Andrea Pelaez sont les meneurs du Projet Fibonacci, une rencontre interculturelle entre les Québécois des 7 doigts de la main, les Mexicains de Cirko de Mente et les Inuits de Artcirq. Un exemple inspirant d’accommodements admirables.
{0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13…} Appelée suite de Fibonacci, du nom du mathématicien qui l’a découverte, cette séquence de chiffres traduit le miracle de la création, la façon dont la vie s’organise pour créer la beauté et l’harmonie à partir du néant ou du chaos. Pour Samuel Tétreault, membre fondateur des 7 doigts de la main, aussi instigateur et directeur du Projet Fibonacci, elle est porteuse d’une symbolique puissante qui sous-tend toute la dynamique de l’aventure vécue par trois compagnies de cirque de cultures très différentes.
"Cette suite additive, ces ensembles qui grandissent évoquent pour moi l’évolution de la conscience que favorise toute rencontre, commente l’équilibriste. Cette suite permet aussi de tracer une spirale, un schème très important dans l’évolution organique, qui est le résultat de la rencontre entre l’énergie linéaire et circulaire. Et ce qui est beau, par exemple, dans la nature, c’est que les feuilles d’une plante poussent successivement en spirale de manière à ne pas se faire d’ombre. Ainsi, dans le work in progress du Projet Fibonacci, chaque artiste et chaque résidence enrichit, embellit ce qui existe déjà et pave la voie à ce qui va venir après."
Par le biais de résidences de 15 jours dans leurs villes respectives, les artistes québécois, mexicains et inuits se nourrissent mutuellement, célébrant la diversité culturelle dans une réalisation collective évolutive où la créativité humaine transcende les différences. Après une première expérience fructueuse au Mexique, le projet s’est ouvert à la participation des Inuits d’Artcirq. La résidence à Montréal fait ainsi suite à un séjour au Nunavut où le choc culturel a été des plus constructifs, tant pour les artistes que pour le public. Car le dialogue interculturel se produit aussi avec les spectateurs: invités à écrire sur le grand tableau noir qui fait office de scène, ils sont régulièrement interpellés au fil de la soirée qui réunit une vingtaine d’artistes, mêlant cirque, théâtre, danse, musique et vjing en direct.
"L’idée de la vidéo est d’amener le concept de la série de Fibonacci à un niveau graphique visuel compréhensible pour le public, et aussi d’évoquer les sources d’inspiration des artistes sur scène, explique l’acrobate et danseuse Andrea Pelaez, coordonnatrice de l’équipe mexicaine. Il y a aussi un second niveau de discours puisque des extraits du making of sont diffusés à l’entracte, des séquences où l’on peut voir des spectateurs interviewés avant la représentation. On cherche donc une interaction entre les artistes et le public dans une recherche qui pousse au-delà des conventions habituelles d’utilisation de la vidéo."
En plus des projections sur surfaces planes, des écrans de toutes formes sont intégrés aux numéros. Par exemple, on pourra voir une plante grandir en grimpant le long d’écrans portés par une pyramide humaine. Dans une scénographie aux allures d’installation visuelle créée avec des éléments divers récupérés à Montréal, les artistes se livreront à des jongleries et autres acrobaties au sol ou aériennes, nous offrant l’occasion de découvrir la force et la beauté d’une fusion harmonieuse des spécificités culturelles.
Du 18 au 20 juillet
À la TOHU