Bheki Ndlovu : Les deux pieds sur terre
Le metteur en scène sud-africain Bheki Ndlovu débarque avec plus de 30 artistes pour présenter en danse, en musique et en acrobaties une très vieille légende intitulée Amakhosi.
L’histoire remonte à la nuit des temps. Elle dit comment s’est formé le mont Table, qui surplombe la ville de Cape Town, à la suite d’une terrible bataille entre une sorcière implacable et des villageois défendant les amours d’un prince et d’une princesse. Elle est résumée verbalement au tout début du spectacle, sur une musique enregistrée. Ensuite, elle est racontée par les corps, les chants, les cris et les percussions, dans un mélange de danses traditionnelles africaines où le mime et des acrobaties circassiennes viennent soutenir la trame narrative. Tout se joue en direct.
"On essaye, dans la mesure du possible, non seulement de présenter la danse et la musique africaines, mais de faire ressortir notre culture profonde, explique Bheki Ndlovu. Nous voulons montrer la façon dont nous faisons les choses à travers les traditions zouloues, xhosas et autres."
Neuf mois d’entraînement intensif suivis de trois mois de répétitions ont été nécessaires pour mettre au diapason les quelque 30 membres d’une distribution internationale et rendre le tout le plus authentiquement africain. Et si le mythe est plus précisément significatif en Afrique du Sud et que certains éléments, comme les Click Songs (chansons folkloriques inspirées de sonorités particulières de la langue sud-africaine), sont spécifiques au pays de Nelson Mandela, l’esprit du spectacle, lui, traduit la culture de tout le continent.
"La façon de raconter l’histoire est basée sur des pratiques en vigueur sur tout le continent, précise le metteur en scène originaire de Durban: la manière d’introduire les personnages, d’utiliser la musique et la danse… Chez nous, tout est articulé autour de la danse et du chant. Nous dansons et chantons quand nous célébrons, quand nous avons un problème, quand nous prions les ancêtres, quand quelque chose doit arriver ou que quelqu’un va se marier… C’est la joie et la fierté de l’Afrique et c’est commun à tous les pays."
Viscérale et pulsante, la danse africaine requiert un engagement total du corps et une adhésion permanente au rythme des percussions (jouées sur scène par les danseurs eux-mêmes) qui dictent les accélérations et ralentissements de l’action. "Nous dansons avec tant de passion et d’énergie que ça semble très sauvage, mais c’est en même temps très contenu, commente celui qui est également chorégraphe. Par exemple, nous tapons beaucoup du pied, mais ce n’est pas pour exprimer la colère. C’est notre façon de célébrer et de nous connecter à la terre-mère."
Pour mieux nous donner encore le goût de l’Afrique et de ses traditions, le spectacle est donné sous un étrange chapiteau, reconstitution minutieuse d’une boma, à la fois forteresse et lieu de rencontre pour les réunions populaires dans les villages sud-africains. Produit par un immigrant suisse ayant fondé le Cirque du Cap et conçu par le directeur artistique de grands évènements comme le World On Ice de Disney, ce spectacle, qui s’adresse à toute la famille, s’annonce haut en couleur et plein de rebondissements.
Jusqu’au 17 août
Au Quai Jacques-Cartier
Voir calendrier Cirque